Aimer Dieu, aimer son prochain

31ème dimanche ordinaire

Deutéronome 6, 2-6 ; Hébreux 7, 23-28 ; Marc 12, 28-34

Avec l’évangile de ce dimanche, Jésus est entré à Jérusalem, comme nous l’a fait comprendre l’évangile de la semaine dernière avec Jésus qui marche vers Jérusalem suivi de l’aveugle de Jéricho qu’il a guéri. Voici maintenant Jésus en présence d’un scribe qui ne lui semble pas hostile, un scribe qui demande ce qu’il faut faire, plus exactement : quels sont les commandements ? Mais quelles sont ses motivations, alors qu’il semble tout connaître par cœur ?

 

L’Ancien Testament comporte des pages et des pages où il est écrit ce qu’il faut faire, ainsi la première lecture : “Ecoute Israël… tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur etc…” Ces commandements sont répétés par le scribe. Aimer Dieu et aimer son prochain sont présentés comme un résumé de la Loi. La demande du scribe semble témoigner d’une insatisfaction qui demeure au cœur du demandeur. N’en savait-il pas assez ? N’en faisait-il pas assez ? Sous-entendu pour obtenir le salut ? Bien des Juifs, au temps de Jésus espéraient la venue du Messie, celui qui délivrerait Israël… (sous-entendu : délivrer des Romains). De fait, les habitants de Jérusalem devaient croiser les soldats de Rome, leur laisser la place. Est-ce bien de cela que ce scribe voulait être délivré ?

 

N’est-ce pas aussi de délivrance que parlait Jean-Baptiste, ou encore ces esséniens réfugiés à Qumran, et aussi ces spécialistes des bains de purification ? Plus tard, certaines spiritualités introduiront la notion de gagner son paradis… à la sueur de son front. Mais on ne mérite jamais de gagner le paradis, c’est un don du Seigneur de pourvoir habiter en sa présence. Ce sera le débat intérieur de Luther qui viendra rappeler aux chrétiens épris de faire les œuvres, qu’aucune œuvre ne peut nous obtenir le paradis, mais seulement l’amour miséricordieux du Père.

 

Notre prière sera donc d’action de grâce pour la vie et l’œuvre de Jésus. Il est venu chez nous pour nous. A ceux qui l’ont reçu, il donne de devenir enfants de Dieu (St Jean, ch. 1). E.H