Aprés le feu, le murmure d'une brise légère

19ème dimanche ordinaire

1 Rois, 19, 9-13; Romains 9, 1-5; Matthieu 14, 22-33

Les lectures de ce dimanche sont toute simples et invitation à découvrir qui est Dieu. La première lecture évoque le prophète Elie dans sa grotte et qui découvre que Yahvé n’est pas celui de la toute puissance que Moïse a pu découvrir : ni Dieu du tonnerre, ni Dieu de la tempête, mais un Dieu qui se laisse entrevoir dans le silence de la brise légère.

 

Au-delà de l’image contradictoire d’un Dieu tout puissant pour l’un, tout discret pour l’autre nous devons comprendre que Dieu est tout autre que ce que nous attendons. Cette différence de perception oblige chacun à comprendre qui est Dieu. De même pour ceux qui désirent une Eglise super-puissante ou une Eglise toute fragile… On peut aussi en arriver à la progression dans la révélation de Dieu, jusqu’à celle de Jésus-Christ qui ne correspond pas à l’attente des officiels de son temps. On s’en souviendra lors de la visite des Mages à Jérusalem ! Le tout-puissant Hérode et sa cour de théologiens ont bien du mal à imaginer le fils de Dieu quelque part dans une bourgade inconnue.

 

On peut aussi s’interroger en cette année du 500ème anniversaire de Luther sur la rencontre entre le pape Jules II et Luther : Quel Dieu, quelle Eglise ?

Lorsque le concile Vatican II a quelque peu dépoussiéré les ors du Vatican pour que l’Eglise soit davantage servante que maitresse de l’humanité, cela n’a pas été accepté par tous, à commencer par le responsable du saint Office, Marcel Lefebvre et quelques autres. La rencontre d’Elie nous invite à revisiter des coins obscurs de la vie de ‘l’Eglise pour nous rendre plus fidèles au Dieu qui se révèle aux humbles et aux petits.

 

L’épisode de Jésus qui marche sur les eaux a de quoi nous surprendre.  Elle est à associer à un autre épisode où le bateau est secoué par une forte tempête. Ce bateau témoigne de cette Eglise au milieu des tourbillons. Sans doute faut-il aussi comprendre cette présentation de saint Pierre, tout feu tout flamme avec l’ardent désir de suivre Jésus partout où il ira. Oui mais… Les réalités où passe cette première Eglise c’est tout autre chose que de marcher sur les routes de Judée et de Galilée derrière Jésus. Pierre a eu à rencontrer le trouble, l’opposition… Pierre et

 

Paul par exemple n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Pourtant l’Eglise s’est construite avec et après eux, avec de moments délicats où l’on peut avoir l’impression d’être perdus. La prière de Pierre peut encore être la nôtre aujourd’hui : “Seigneur, sauve-moi !” à moins d’être persuadé qu’on est au-dessus de la mêlée.

 

Mais la plupart, nous sommes dans la mêlée, confrontés au devoir de témoigner et à l’apparente impuissance à réaliser cette rencontre du monde avec Jésus-Christ.

La mission de Pierre, notre mission, c’est bien d’accepter la confrontation : à la suite de Jésus et au cœur des évènements du monde. Oser la confiance et garder la certitude que Jésus n’est pas loin de nous, qu’il demeure proche, à nos côtés. EH