Celui-ci est mon fils bien-aimé

Fête de la Transfiguration

Dimanche 6 août 2017. Fête de la transfiguration de N.S.

Daniel 7, 9-14 ; 2 Pierre 1, 16-19 ; Matthieu 17, 1-9.

La fête de Notre-Seigneur prime sur la célébration des dimanches ordinaires. De ce fait, nous entendrons des lectures auxquelles nous sommes moins habitués.

 

 En écho au récit de la transfiguration selon Mathieu a été choisie une page de l’Apocalypse de Daniel. Il y est question de “Comme un fils d’homme” expression qui a été interprétée comme annonce de la venue du Christ. Une apocalypse n’est pas automatiquement l’annonce d’une catastrophe à venir, mais un appel à espérer dans le Seigneur. Il ne nous abandonne pas au milieu des déchirures du monde. Il ne promet pas la fin de toute tribulation mais il affirme qu’Il est auprès de nous, qu’il envoie quelqu’un qui nous accompagne. Le Christ est à la fois du côté de Dieu et à nos côtés. Le livre de Daniel a été rédigé au moment d’une persécution terrible d’Israël par Antiochus Epiphane. La foi a survécu. Les Maccabées ont mené le combat et le Temple fut reconsacré. La fête de la Lumière date de cette époque. Elle a inspiré les discours du Christ : “Je suis la Lumière”.

 

Comment les apôtres Pierre, Jacques et Jean ont-ils pu comprendre ce qui s’est passé sur la montagne ? Nul ne sait. Sans doute ont-ils pu deviner que leur ami n’était pas seulement un bon copain, mais qu’il était aussi celui que Dieu envoyait pour que le monde ait la vie. Or le Christ vient de leur annoncer la passion, le passage par la mort. L’Evangile de ce jour précise que les disciples ne comprirent pas… Il leur faudra attendre que la Pâque soit passée et Jésus sorti du tombeau pour mieux comprendre l’enseignement de Jésus.

 

En évoquant Jésus en conversation avec Moïse et Elie, Matthieu invite à comprendre que Jésus est celui qui réalise l’attente de l’Ancien Testament : il est au cœur des Ecritures. Si les trois disciples n’ont rien dit à leur descente de la montagne, ils ont gardé de ce moment-là une expérience qui leur fera passer la mort, dépasser la mort du Christ, pour devenir à leur tour des messagers, des porteurs de la Bonne Nouvelle : Jésus est bien l’envoyé du Père, celui qui donne la Vie, celui qui porte la Lumière, celui qui restaure le lien entre le Ciel et la Terre. Sommes-nous prêts à la croire et à en témoigner dans la manière d’être présents au cœur du monde ?

 

La phrase entendue dans la nuée est invitation à comprendre qui est Jésus et à l’écouter : “Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le”. Ecoute passive ou écoute active ? Les deux ! Mais comment passer de l’intériorisation à l’extériorisation de notre foi ? Le Christ a sans doute choisi “le bon moment” ; il a aussi choisi quelques-uns des disciples. Cela fait partie des traces de discernement de la part de Jésus dans la manière de faire grandir ses apôtres. Qu’il en soit de même pour nous. EH