Celui qui me mangera vivra par moi.
20ème dimanche ordinaire
Proverbe 9, 1-6 ; Ephésiens 5, 15-20 ; Jean 6, 51-58
Entre réalités matérielles et réalités spirituelles, Jésus nous invite à choisir : qu’est-ce qui conduit notre vie, qui, que sommes-nous tentés de suivre ? Peut-être cela semble loin du récit de la multiplication des pains. Pourtant Jésus oppose ceux qui ont cherché le pain matériel donné par Moïse, et cela ne les a pas empêchés de mourir (mourir au sens spirituel de mourir à Dieu). Jésus en même temps se présente comme le pain venu du ciel, il invite chacun et chacune à s’inspirer des paroles qui lui viennent de Dieu. St Jean le rappelle en commençant son Evangile : au commencement était le Verbe (la Parole).
Les interlocuteurs de Jésus vont se heurter au langage en s’arrêtant à son interprétation purement matérielle, physique. Or Jésus invite à faire corps avec Lui. Faire corps avec lui, les pharisiens de Capharnaüm le refuseront tandis que les disciples continuent le chemin : “à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle…” Manger la parole, c’est une image parlante évoquée dans le récit de vocation d’un prophète : le prophète est invité dans une vision à ingurgiter la parole de Yahvé avant de la prononcer à la face du peuple d’Israël, qui ne suivra pas les enseignements du prophète. Ce sera pareil pour le Christ.
On pourrait reprocher à jean son langage obscur et l’’mploi d’expressions à double sens… pourtant, nous-mêmes dans la langue française avons des expressions du même style, à double sens. Par exemple, quand nous disons “Je ne mange pas de ce pain-là” n’est-ce pas du même tabac que dans l’Evangile ? Il faudrait étudier pourquoi aujourd’hui un nombre important de membres de la curie rejettent les paroles du pape François… ce qu’il demande est inacceptable à leurs yeux… tout comme pour ces spécialistes de la Loi rassemblés à Capharnaüm.
Le langage de François dérange, tout comme le langage du Christ dérange. En son temps, il ne s’agissait pas de faire une neuvaine en latin dans le temple de Jérusalem, ni de multiplier les gestes du culte. Le Christ invite à une conduite où s’allient amour de Dieu et amour du prochain. Saint Jean sera vigoureux dans ses lettres pour inciter à une vraie charité. A chacun il revient de mettre en œuvre la Parole que Jésus a fait entendre, afin de faire corps avec le Christ, devenir un avec lui… EH