Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi.

13ème dimanche ordinaire

2 Rois, 4, 8-16 ; Romains 6, 4-4, 8-11 ; Matthieu 10, 37-42

Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi.

 

La fête de Pierre et Paul toute proche est l’occasion de nous souvenir des prêtres ordonnés le 29 juin ou en cette fin juin. Cette année, ils seront 126 pour la France à être ordonné ces jours-ci. L’interrogation demeure aussi de ce que sera de l’avenir de l’Eglise. Sans doute n’auront-ils pas le même rôle ni les mêmes responsabilités qu’au siècle précédent.

 

Il fut un temps où seuls les prêtres faisaient l’Eglise. Fort heureusement, il n’en est plus ainsi. Avec le pape François nous souhaitons une Eglise qui ne soit plus cléricale. Mais la trace laissée par Jean-Paul II, les dégâts de Mgr Lefebvre ont pu obscurcir l’idée d’une Eglise où prêtres et laïcs ensemble forment le peuple de Dieu. Si la mission des prêtres est de “faire les enterrements”, c’est qu’on a oublié que l’Eglise est faite pour ceux qui n’y sont pas.

 

Les ombres que sont le cléricalisme et la pédophilie ont pu écorner le visage de l’Eglise. Le ressentiment et l’indifférence contre l’Eglise sont aussi des obstacles à la mission d’annonce. Une génération de croyants, fidèles à Vatican2 est en voie de disparition. Quel sera le drapeau porté par la nouvelle génération ? Quelle sera leur fidélité à l’écoute et à l’annonce de l’Evangile ? Faut-il remplacer l’Evangile par la Vierge Marie comme cela fut en mai 2020 ? Même le lundi de Pentecôte est devenu fête mariale ! La question mérite d’être posée.

 

Avant de tourner la page d’un semestre horrible marqué par le coronavirus, osons regarder quel est notre service de l’annonce de l’Evangile ? Aujourd’hui Pierre et Paul sont réunis dans une même fête, le 29 juin, pourtant nous savons combien ils étaient différents, distants dans leur manière de témoigner de l’Evangile. Pourtant à l’assemblée de Jérusalem, Pierre vient au secours de Paul critiqué pour avoir annoncé l’Evangile en particulier à ceux qui en sont loin lorsqu’il rappelle que lui-même a baptisé Corneille alors qu’on accuse Paul d’avoir baptisé des non-Juifs. Aujourd’hui, nous avons encore à annoncer aux lointains la Parole de l’Evangile. Les temps ont changé, mes méthodes aussi, mais hier comme aujourd’hui il nous faut entendre la lettre de Paul : “Malheur à moi si je n’évangélise pas.” La deuxième lecture va dans ce sens : célébrer le Christ qui nous unit à son Père et c’est grâce à lui que nous sommes morts au péché. Abbé Emile Hennart