Christ s'est anéanti. Dieu l'a exalté
Dimanche des Rameaux et de la Passion
Dimanche des Rameaux 9 avril
Isaïe 50, 4-7 ; Philippiens 2, 6-11 ; La passion selon Matthieu 26,1 à 27,66.
En ce dimanche, nous célébrons dans le même temps les Rameaux qui anticipent la victoire de Jésus et la Passion qui est en un certain sens sa victoire elle-même, mais qui est aussi sa plus grande humiliation.
Les deux premières lectures (d’Isaïe et de Paul aux Philippiens) offrent une perspective sur la Passion de Jésus, insistant l’une sur l’obéissance filiale, l’autre sur la solidarité de Jésus avec ses frères humains. Le mystère du Christ selon Paul aux Ephésiens, c’est que Jésus se soit rendu proche de nous, il s’est fait l’un de nous, il s’est dépouillé de toute sa condition divine pour assumer notre humanité. Il s’est abaissé en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix…
Retenons ces deux aspects : docilité au Père et solidarité avec les hommes.
A la lecture de la passion nous serons sensibles à tout ce que le Christ a pu endurer et souffrir. Comment ne pas penser en même temps à tout ce que souffrent et endurent les Irakiens et les Syriens ou les Erythréens et les Somaliens. Les amis de M. Trump devraient se souvenir que la guerre fut portée en Irak/Syrie par un autre Républicain d’Amérique : J.W Bush… Ces gens qui souffrent aujourd’hui, qui meurent aussi parce que embarqués dans des bateaux surchargés… suffit-il de dire que le Christ est auprès d’eux ?
Le Christ accompagne ces hommes dans leur peine et leur détresse… mais il ne sauvera pas à notre place. Or elle est très juste la conclusion en forme de réponse à Judas, chez Lazare, Marthe et Marie : “Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous” (Jean 12,6) et Marc précise : “et quand vous voulez, vous pouvez leur faire du bien” ! (Marc 14,7). E peut être une manière d’associer les paroles de l’Evangile et les femmes et les hommes d’aujourd’hui, en grande souffrance pour certains.
L’Evangile de ce jour est la lecture de la passion selon Matthieu. Nous lirons la passion selon Jean vendredi. Matthieu nous présente un Christ souffrant et humilié. En comparant ce texte avec celui de Jean, nous découvrons un Christ qui manifeste sa majesté : ainsi sa réponse fait reculer les gardiens venus l’arrêter, ainsi Jean est discret sur l’épisode de Gethsémani, ainsi devant Pilate etc. Saint Jean parlera de Christ élevé, exalté plutôt que Christ souffrant et humilié.
Quand Jean rédige vingt ans après Matthieu, la méditation de la communauté chrétienne a pu mieux percevoir le Christ glorifié. Plus trd, les icônes représenterons ce Christ en majesté, tandis que les crucifix d’Occident le présenteront effondré sous le poids de la souffrance. Il faut pouvoir lier ensemble mort et résurrection du Christ, sinon nous gardons une vision tronquée de la passion, oublient l’amour de Dieu pour nous et sa volonté de nous faire participer à sa vie. (Dei Verbum 2 et Lumen Gentium 2.) EH.