Le Christ est-il donc divisé?
3ème dimanche ordinaire
Isaïe 8,23 à 9,3 ; 1 Corinthiens 1, 10-13,17 ; Matthieu 4, 12-23
Ce dimanche tombe en pleine semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Au cours de cette semaine, de nombreuses communautés organisent des temps de prière œcuménique. On retiendra pour cette année le 500ème anniversaire de la Réforme et l’affichage de la confession d’Augsbourg. Le pape François s’était rendu en Suède à l’automne dernier, à l’occasion de l’ouverture de cette année. On retiendra un adage toujours d’actualité : “l’Eglise doit toujours être réformée”. ‘histoire de l’Eglise dès le 8ème siècle en rend compte… Un long chemin de rapprochement et de dialogue avait été commencé il y a plus de cent ans. Le concile Vatican II avait vu posés des gestes comme la rencontre de Paul VI et du pape Athénagoras. La manière de parler du judaïsme avait évolué. L’assemblée d’Assise initiée par le pape Jean Paul II soulignait l’intérêt que des hommes de religions différentes puissent se rencontrer… L’interreligieux est lui aussi un chemin long et difficile.
Les lectures de ce dimanche évoquent, pour l’Evangile le début du ministère de Jésus et l’appel des premiers apôtres. Le début de la lettre aux Corinthiens évoque l’incompréhension des premiers chrétiens lors de la fondation de leurs Eglises : Paul doit rappeler que nous sommes baptisés en Christ et réconciliés avec Dieu non par x, y ou z qui aurait baptisé et enseigné, mais bien par le Seigneur Jésus-Christ. C’est à l’occasion de ces divisions que Paul affirmera : “Je n’ai rien voulu savoir parmi vous sinon Jésus et Jésus-Crucifié”. Il n’est pas inutile de se rappeler les combats de Paul, de Pierre et de bien d’autres pour que notre foi soit bien enracinée en Jésus mort et ressuscité. Si nous avons des motifs de ne pas se comprendre, nous avons aussi des motifs de nous rapprocher et de nous réconcilier, c‘est l’appel du Christ qui fait de nous des frères membres d’une même famille. A cause de Jésus nous sommes appelées à vivre l’amour avec le Dieu unique et l’amour avec les frères, si différents soient-ils.
La première lecture, d’Isaïe” nous est bien connue : “le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière…”, parole d’espérance qui ouvre le livre du prophète Isaïe. Ce texte évoque par des images fortes la fin des guerres : sont brisés les jougs d’attelage en esclavage, les bâtons des tyrans… se développent l’allégresse et la joie de la moisson. Bien des conflits empoisonnent la vie d’hommes et de femmes qui ne peuvent rien : Nigeria, Iran-Irak-Syrie, Corée, etc. Le danger qui nous guette est l’indifférence devant ces situations à cause, bien souvent, de notre incapacité à faire venir la paix. Et pourtant, il nous faut être attentifs aux petites lumières qui naissent ici et là : le soutien et l’éducation des enfants victimes, l’envoi d’aides alimentaires et médicales, les campagnes d’information et, tout bêtement, savoir donner son opinion devant des attitudes provocantes de certains chefs d’Etat. EH