Cinq étaient prévoyantes, cinq insouciantes…
32ème dimanche ordinaire
Sagesse, 6, 12-16 ; Thessaloniciens 4, 13-18 ; Matthieu 25, 1-13.
A l’approche de la fin de l’année liturgique, le lectionnaire nous propose d’entendre la parabole de la rencontre de l’époux lors du cortège nuptial. Nous connaissons bien cette histoire où certaines avaient emporté une réserve d’huile, au cas où…) d’autres non. La conclusion où le roi affirme “Je ne vous connais pas ” peut surprendre par sa rigueur, surtout un jour de fête. Sans doute. Mais on peut se demander pourquoi Matthieu a inséré cette parabole en fin d’Evangile, sinon pour inviter ses lecteurs à veiller activement au retour du Seigneur, à être prêts à faire ensemble le dernier bout de chemin, le cortège vers la salle des noces. Le Seigneur ne demande pas de la passivité, et le prochain évangile le rappellera : à chacun de produire selon les talents reçus.
Nous sommes aujourd’hui dans un monde incertain, qui aurait perdu ses repères et les évolutions politiques pourraient le laisser croire. On peut alors se réfugier dans les églises et prier “ pour la gloire de Dieu et le salut du monde.” Faut-il veiller en attendant que ça se passe faut-il veiller en gardant actifs la foi, l’espérance et la charité ? En ce sens la fin l’évangile de Marc, ch. 12, provoque davantage à une veille active, évoquant que cheque serviteur a reçu sa charge de travail. Ce n’est pas dans l’habitude de Jésus de demander de veiller et d’attendre, mais bien plutôt de veiller en étant actif : heureux le serviteur que le maitre trouvera à l’œuvre quand il reviendra.
Le temps de l’attente est ici celui de l’attente messianique, du retour au dernier jour. On retiendra de la fin de la parabole que celles qui étaient prévoyantes entrèrent avec le marié dans le temps de la fête. Vous ne savez ni le jour ni l’heure…
Selon la tradition, Matthieu s’adresse à une communauté chrétienne un peu trop sûre d’elle-même. Leur aisance au milieu de la cité a pu les amener à ne plus se soucier de ce qui peut arriver, ni même se soucier du prochain. Cela permet d’expliquer la dureté du Roi envers celles qui comptent sur les autres pour se sauver. Je ne vous connais pas… Laissons la part possible de miséricorde. Elle n’est pas ici exprimée. Chaque bout d’évangile ne dit pas tout. Ici c’est l’importance de se rendre prêts à la rencontre, avec toutes les chances d'être accueillis. EH