Comme un veilleur, comme un guetteur

23ème dimanche ordinaire

Dimanche 10 septembre 2017 23ème dimanche ordinaire

Ezéchiel, 33, 7-9 ; Romains 13, 8-10 ; Matthieu 18, 15-20

La solidarité à l’égard du pécheur. Dans quel état d’esprit aborder celui qui a péché ?

Le moraliste fera vite la leçon ; le prédicateur insistera sur l’offense faite ; tel autre insistera sur le devoir de réparation. Mais où situer l’attitude du prophète dans notre première lecture ? Où situer l’action demandée par le Seigneur dans l’Evangile ? Dans l’une et l’autre lecture, il ne s’agit pas tant de s’attarder sur la faute commise, il faudra s’employer avec patience et dans un esprit fraternel, à ramener le pécheur sur le chemin du bien.

 

Un peu comme s’il fallait s’en remettre au Seigneur pour ce qui est fait, et que notre mission est de veiller (veilleur en Ezéchiel 33) pour qu’il n’arrive de fâcheux envers celui qui s’est mis en fâcheuse posture. Dans l’Evangile Jésus n’invite pas à garder le silence, mais à veiller, là aussi à remettre le pécheur sur le droit chemin. IL y a d’abord la parole seul à seul… Si cela ne suffit pas, peut-être à deux ou trois. Sinon faire appel à la communauté, convoquer la communauté Eglise. Dans cette proposition de Jésus tout ne se passe pas entre Dieu et le pécheur, tout comme en Ezéchiel. Ce sont bien des membres de la communauté qui ont le devoir de veiller les uns sur les autres. Mais nous avons fait de la religion une affaire individuelle entre Dieu et chacun qui nous risquons d’en oublier la dimension communauté.

 

L’image première utilisée par Ezéchiel est celle du guetteur qui sonne le tocsin afin que la communauté entière soit protégée devant le mal qui menace, mal extérieur, quand il s’agissait de l’attaque par une armée ennemie, mais aussi mal interne à la communauté quand elle est minée par toute sorte de fautes qui détruisent la charité fraternelle. On retrouve cette attitude souvent mal comprise dans les listes égrenées par saint Paul. Ce ne sont pas des fautes contre le rituel, contre tel ou tel commandement, mais bien des fautes à l’encontre du frère. On peut ici penser aux listes de Ephésiens : mensonge, vil, débauche, enivrement ; toutes choses qui mènent à la perdition (Eph 5 ou Colossiens 3. )

 

Le rôle de veilleur et d’avertisseur est tout autre chose que de condamner ou de pardonner. Il y a là un devoir fraternel sans doute plus difficile dans les temps actuels où chacun mène sa vie… Oui, mais !

Enfin, il ne faudrait pas oublier les dernières lignes de l’Evangile de ce jour qui rappelle que le Seigneur nous accompagne, marche à nos côtés. Nous pouvons lui perler, nous mettre à plusieurs avec Lui, dans notre manière de prier Dieu… pour os frères, pour la vie du monde, pour éclairer le chemin vers la Vie. EH