Des œuvres accomplies en union avec Dieu.

4ème dimanche de carême.

Des œuvres accomplies en union avec Dieu.

2 Chronique 36, 14-23 ; Ephésiens 2, 4-10 ;Jean 3, 14-21

 

Nous avons encore dans les yeux, quelques images du pape François en Irak. “Soyez dans la joie”. Les paroles du pape furent de paix et d’espérance, mais ce fut surtout une oreille attentive aux souffrances exprimées. Il y a six ans seulement c’était le début de la désolation, de la destruction et de la mort : Karakosh, Damas, Idlib. Le pape s’est rendu proche des communautés dévastées. Il y a dix ans, nous étions en pèlerinage à Jérusalem au lendemain de l’attentat de Damas qui a fait mourir une cinquantaine de chrétiens dans la cathédrale. On peut se demander comment un peuple peut se relever après un tel drame. Cette visite du pape participe au travail de reconstruction, mais aussi le regard porté sur eux. La messe du Seigneur, avec les Libanais, rappelait les souffrances du peuple libanais après l’explosion de Byrouth...

 

Dans les lectures de ce dimanche, nous entendons un extrait du livre des Chroniques. C’est une relecture tardive des évènements subis par la population de Jérusalem lorsque Nabuchodonosor a tout détruit et emporté à Babylone. Une génération plus tard, des survivants ont pu revenir à Jérusalem. Cyrus avait semé des graines de paix et d’espérance. Cependant la vie d’Israël n’a plus jamais été la même. Ils ont inventé l’avenir et non restauré le passé. Il nous faut ici méditer les dernières lignes de l’Evangile, car il nous concerne aujourd’hui encore : “Pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu”. Pour eux come pour nous, il importe de se savoir accompagnés par le Seigneur.

 

 Que ce soit Israël au retour d’Exil, que ce soit les chrétiens après la mort de Jésus, que ce soit les Irakiens ces temps-ci, il faut que tous œuvrent pour que vienne un monde nouveau qui soit agréable au Seigneur. C’est facile à dire pour nous ici et aujourd’hui. Mais nous ne sommes pas à leur place.

 

 Pourtant nous connaissons des personnes qui doutent d’un avenir possible. Ce sont d’abord des personnes marquées par le Covid, ce sont d’autres marquées par le deuil ou la maladie, ce sont d’autres encore qui se demandent de quoi leur lendemain sera fait, qui n’ont pas les ressources pour vivre ; ce sont aussi des chrétiens persécutés ici et ailleurs qui doutent que Dieu les accompagne.

 

Pourtant les lectures de ce dimanche de carême sont emplies d’affirmations comme “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils” ou, avec St Paul : “Avec Lui, il nous fait siéger dans les cieux. C’est par grâce que vous êtes sauvés, c’est le don de Dieu…” Nous sommes porteur d’une certitude : Dieu ne nous abandonne pas. Notre marche vers Pâques est une marche vers la lumière. Celui qui nous appelons lumière du monde a souffert la Passion et la mort à Jérusalem. Nous savons qu’il a repris le psaume « Pourquoi m’as-tu abandonné ?” Ce psaume se termine en certitude que Dieu ne nous abandonne pas : Ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent (Ps 22, 27).

Abbé E.Hennart