Venez et vous verrez

Deuxième dimanche du temps ordinaire

1 Samuel, 3, 10-19 ; 1 Corinthiens 6, 13 ; 15-20 ; Jean 1, 35-42

Venez et vous verrez

 

Après le cycle de Noël et la célébration du baptême du Seigneur, nous commençons les lectures du temps ordinaire. Cependant c’est dans l’évangile de Jean qu’a été tiré la lecture de ce dimanche.  Il s’agit de la présence des premiers disciples, après le baptême du Seigneur.

 

Jean ou Marc, quelle différence ? En prenant le temps de scruter les débuts chez Marc et Jean, on découvre qu’en Marc, les premiers sont appelés par Jésus : au bord du lac, quatre sont appelés par Jésus et deviendront pêcheurs d’hommes. En Jean, c’est le baptiste que désigne celui qui passe comme l’agneau de Dieu. Des disciples de Jean sont invités à rencontrer celui qui passe.

 

La question “Où demeures-tu” est une entrée en matière, du style : “As-tu un n° de téléphone ?” Pierre et André ont dû discuter avec ce Jésus toute la soirée. Le lendemain matin c’est eux qui vont rencontrer deux de leurs amis avec la fabuleuse nouvelle : “Nous avons trouvé le Messie”. C’est alors que Jésus donne à Céphas le nom de Pierre. La suite de cet évangile, c’est que les uns et les autres s’appellent les uns les autres, sur le chemin. C’est ainsi qu’un premier équipage se forme, qui deviendra le groupe des Douze.

 

La manière dont Marc et Jean évoquent la première rencontre entre Jésus et ses premiers disciples est différente. Marc insiste sur “l’appel direct” par Jésus, tandis que Jean évoque les nombreux intermédiaires nécessaires (utiles) dans la constitution de la première équipe. “Qui a raison est une question normale, mais là n’est pas l’essentiel. L’un, Marc, insiste sur l’appel qui vient de Jésus. Ainsi chacun de nous, aujourd’hui, est-il invité à reconnaitre que l’origine de l’appel c’est le Seigneur, même s’il y a de nombreux intermédiaires. L’autre, Jean, laisse entendre la longue chaîne des disciples, jusqu’à Nathanaël, qui transmettent l’appel. Tout en marchant, les voici à Cana, à deux pas de Nazareth.

 

Si l’on regarde la première lecture, là aussi il est question d’un appel. Samuel est le premier des prophètes. Confié, encore enfant, au prêtre Eli, lui aussi entend un appel, il ne comprend pas ce qu’est l’appel du Seigneur. C’est Eli qui lui fait comprendre cet appel et la possible réponse. Nous pouvons méditer sur la responsabilité qui nous est confiée comme pour Eli, de discerner l’appel, et de conduire l’appelé à répondre.

 

Ainsi les lectures de ce dimanche ne sont pas seulement des transcriptions des évènements du passé, mais aussi une invitation à méditer comment l’appel peut résonner en nous, et comment à notre tour, il nous revient d’entendre ces appels et d’y répondre, tout comme d’autres : “Me voici !...”. Abbé Emile Hennart