Devenus justes par la foi
3ème dimanche de carême
Exode 17, 3-7 ; Romains 5, 1-8 ; Jean 4, 5-42
Devenus justes par la foi
Le titre “devenus justes par la foi” correspond à une conviction de saint Paul, introduite dans la lettre aux Romains de ce jour, conviction qui provient des longs débats que Paul a eus avec les communautés chrétiennes qu’il avait fondées et soutenus. Un exemple percutant nous est donné dans la lettre aux Galates, le conflit avec Pierre, le rappel de la foi d’Abraham qui répond à l’attente de Dieu au début de Genèse 12… La conviction de Paul est que nous sommes réconciliés avec Dieu par la grâce (la volonté de dieu) et non par nos bonnes œuvres, même si elles sont nécessaires pour manifester que nous avons été intégrés dans l’œuvre (la construction) que Dieu propose à ceux qui acceptent d’entrer dans son alliance.
Pour comprendre l’intuition de Paul, il faut se rappeler qu’il était un juif scrupuleux, cherchant à trouver le salut dans la fidélité à la loi, à l mis en œuvre des prescriptions de la Loi juive. C’est en ce sens qu’il a parcouru les villes du judaïsme pour ramener les chrétiens dans le droit chemin. Il a ainsi pu découvrir ce que les chrétiens disaient de leur Dieu révélé en Jésus-Christ. C’est ainsi que, sur le chemin de Damas, il a découvert de quel amour il était aimé par Dieu par ce Dieu dont il persécutait les fidèles. Comme il l’écrit dans ses lettres (Colossiens, Ephésiens, Galates) : les œuvres ne servent de rien : seul le passage de Jésus-Christ a pu faire de nous des Fils adoptifs. Cette conviction il l’a proclamé partout où il est passé : combien des prescriptions, règlementations et observances ne sont que préceptes humains (Colossiens 2, 20-23) ! “Puisque vous êtes élus, sanctifiés par Dieu, revêtez les sentiments de compassion, d’humilité etc.” (Col 3, 12) Paul s’est reconnu sanctifié par l’amour de Dieu et cela l’a guéri de sa recherche fébrile de mise en œuvre de la Loi : devenus justes par la foi !!!.
Si nous lisons en détail, l’évangile de ce dimanche, il faudra nous demandé ce qui a pu mériter à la samaritaine cette rencontre improbable sur la margelle du puits ! Ce fut un don gratuit de Jésus envers cette femme et les habitants de la ville. Le dialogue des uns et des autres a entrainé cette expression : nous l’avons rencontré. Combien de gens aujourd’hui pourraient reconnaitre que Dieu est venu demeurer chez eux ? Cela dépend de la qualité de relation, d’amour manifesté envers eux ces chrétiens et disciples. Un groupe me faisait reproche qua dans leur paroisse les enfants de la messe des familles n’étaient que dispersion éparpillement et chahut. Ceux-là n’ont sans doute par remarqué que le Seigneur passait chez eux. Dans l’évangile, il a fallu que la Samaritaine rentre dans le village pour attirer les gens à aller à la rencontre de Jésus… et ils y sont allés.
La méditation de Benoït XVI sur cet épisode en Samarie mérite d’être relue, c’était à propos du synode sur la nouvelle évangélisation, en novembre 2011 : “Comme Jésus au puits de Sychar, l’Église aussi ressent le devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre présent le Seigneur dans leur vie, afin qu’ils puissent le rencontrer”. Puissions-nous, comme Jésus, étendre le dialogue avec ceux qui vivent au-delà de nos frontières ecclésiastiques afin de rencontrer dans les périphéries de nos villes et villages des hommes et des femmes généreuses et en attente d’une eau qui les aide à vivre. EH. (Synode sur l’évangélisation Benoit XVI, novembre 2012, message final )