Dieu aime aussi les païens.

4ème dimanche ordinaire

Jérémie 1, 4-19 ; Corinthiens 12, 31 à 13,13. Luc 4, 21-30.

 

Dieu aime aussi les païens.

Ce titre m’est inspiré d’une réflexion faite dans une paroisse à propos de funérailles de personnes qui ne fréquentent pas l’église. Des réflexions désobligeantes furent adressées à celui qui devait présider les funérailles, en l’absence de prêtre : pourquoi porter attention à ces gens qu’on ne voit jamais !!!

 

Dans l’évangile lu ce dimanche, nous entendons la suite de l’enseignement de Jésus dans la synagogue de Nazareth. Jésus rappelle que ce sont des païens qui furent choisis comme interlocuteurs, l’une était veuve, de la ville de Sarepta et c’est chez elle que le prophète Elisée s’était ; l’autre était un lépreux, officier de l’armée syrienne.

 

Bien sûr les exemples présentés par Jésus étaient choisis intentionnellement en vue de provoquer l’auditoire. En effet, la Bonne Nouvelle que vient proposer Jésus est bien que tous sont appelés par Dieu, son père, à faire partie de la même famille. Marc rapporte cette parole : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. »

 

La semaine dernière nous avons vu le pape se rendre à Panama. La nation n’est pas réputée pour ses qualités religieuses (il suffit de penser aux “Panana papers”). Et les jeunes qui participaient aux JMJ n’étaient pas tous de fervents catholiques, même s’ils étaient majoritaires, mais le pape François leur a parlé de Jésus-Christ et de son désir de former un seul peuple de la diversité des humains dont la foule rassemblée portait témoignage. Le fait même “d’aller à la rencontre” de ces jeunes doit nous faire réagir sur notre propre “désir d’aller à la rencontre de…” C’était l’esprit dans lequel fut écrite la première encyclique du dernier pape : la joie de l’Evangile ou “aller à la rencontre, sortir de nos murs.”

 

Nous devrions prendre le temps de voir le profil des habitants de Nazareth : ils sont heureux de recevoir Jésus, de l’entendre. Mais peu à peu une distance grandit entre ce Jésus qui est de leur et leur opinion sur Dieu. Il semble bien que ce que dit Jésus ne correspond pas exactement à leur opinion sur leur Dieu, un Dieu pour eux Et nous, quel est notre Dieu ?

 

Un éditorial de La Croix évoquait la distance entre l’Eglise et les gilets jaunes. On pourrait trouver d’autres exemples sur la distance entre l’Eglise et les groupes de la société. Jésus est venu pour rapprocher de son Père les humains, à commencer par les lointains et les derniers. Au temps de Jésus, il y avait une caste sacerdotale, installée depuis 400 ans et qui tenait les petits de plus en plus éloignés du Temple, parce que impurs ou imparfaits. Or Jésus vient les réconcilier avec Dieu. A nous d’être des ponts, d’être de ceux qui font des ponts, favorisent la réconcilier de tous, à commencer par les lointains, avec Dieu notre Père. Nous ne sommes pas propriétaires des relations de Dieu avec les lointains de la terre, mais noous sommes appelés à les rejoindre. 

 

Il faudrait ici relire la seconde lecture, un texte de st Paul qui exprime ce que peut être un chrétien. Tout y est dit de ce qui compte aux yeux de st Paul : si je n’ai pas la charité, je ne suis rien ! E.H