Dieu et César? Que veut dire Jésus?

29ème dimanche ordinaire

Dimanche 22 octobre  29ème dimanche ordinaire

Isaïe 45, 1-6 ; Thessaloniciens 1, 1-5 ; Matthieu 22, 15-21.

Les donneurs de leçon que sont les pharisiens sont pris à leur propre piège. En demandant à Jésus s’il faut payer l’impôt, Jésus leur demande de sortir une pièce. Au moment même où ils sortent une pièce, ils sont en état de péché, puisqu’ils portent sur eux-mêmes l’image de l’empereur gravée sur la pièce. Or il est interdit d'avoir quelque image d'homme que ce soit. Jésus n’a donc pas de mal à les confondre.

 

C’est nous-mêmes, avec nos arguties, qui ajoutons la séparation entre ce qui est de Dieu et de qui est du pouvoir politique. Je pense que ces derniers temps, nombre de chrétiens s’improvisent donneurs de leçons sur ce qui est bien et ce qui est mal, comme s’ils avaient hérité de Dieu la connaissance qui avait été refusée à Adam et Eve au pied de l’arbre. Le Seigneur nous appelle à rechercher ce qui plait à Dieu. Nous avons transformé cette recherche en commandements-réponses. Les évangiles lus ces dernières semaines nous invitent à beaucoup de prudence, puisque les derniers seront premiers et les non-élus passeront avant les autres, et que les ouvriers de la dernière heure recevront autant que ceux de la première heure.

 

Au moment où de nombreux tracts et pétitions sont distribués dans le diocèse -et ailleurs- pour faire pression sur le politique au sujet de la PMA et le mariage pas pour tous, demandons-nous quelle aurait été notre attitude devant la femme pécheresse (Jean 8) ou la samaritaine (Jean 3) etc. Un exemple intéressant nous est donné dans la première lecture de ce jour par Isaïe qui reconnait en Cyrus (un roi païen, d’une nation païenne) un véritable envoyé de Dieu qui accomplit ses œuvres. POurtant c'est un étranger, un païen! “A cause de Jacob, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un titre…" Ne nous arrive-t-il pas, bien souvent, de donner un titre, un mauvais titre, à ces gens qui font ce qu’ils peuvent pour gérer leur vie au moins mal possible. Ce n'est pas à nous de dire aux autres ce qu'ils doivent faire ni d'attribuer les récompenses. Cela revient à Dieu.

 

Apprenons donc à être généreux et miséricordieux comme Jésus le fut envers les gens de son temps. Faut-il rappeler l’attitude de Jésus à Jéricho quand, avant de monter à Jérusalem, souhaite rencontrer Zachée, qui ne méritait dans doute pas cette visite. Plutôt que de condamner comme le demandait l’entourage à Jéricho, Jésus accueille la parole de cet homme, grand pécheur…  Si le bon sens commun acceptait de vivre et d’accueillir aujourd’hui, comme le fit Jésus, peut-être l’Eglise aurait davantage de chances d’être entendue, car alors, elle ressemblerait davantage à son Seigneur et maître ! EH