Discernement: tirer de son trésor du neuf et de l'ancien
17ème dimanche ordinaire
1 Rois 3, 5-12 ; Romains 8, 28-30 ; Matthieu 13, 44-52.
Ce dimanche nous avons encore le récit de quelques paraboles rapportées dans l’évangile de Matthieu. Nous ne sommes plus dans les récits de semence qui pousse ou de pâte qui lève. Nous voici devant des individus qui cherchent à tirer le meilleur profit de ce qu’ils découvrent. On peut même dire que l’objet leur est donné. Il leur fallait avoir l’œil aiguisé et la décision qui convienne le mieux, ce qu’exprime la conclusion qui observe le maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien.
Si nous prenions le temps de parcourir la première lecture qui évoque la prière de Salomon
au début de son règne… nous aurions le droit d’être étonné : y avait-il auprès de lui un fidèle scribe qui rapporte ses pensées et prières secrètes, le dialogue intime entre Dieu et lui-même. Nous devrions avoir la puce à l’oreille pour comprendre que c’est après coup, bien après la fin de vie de Salomon qu’a pu être écrite cette page, au reste savoureuse. On peut même dire que cette page à été écrite non pour faire le panégyrique de Salomon, mais pour inciter les générations précédentes et future à devenir vertueuses sous le regard de Dieu. L’Ancien Testament présente Salomon pour un roi vertueux, le seul de toute la lignée des rois d’Israël… tous les autres ne sont que des mécréants, aux yeux des historiographes sacrés qui ont rédigé leurs chroniques. Une fois découvert l’artifice de la rédaction, rien n’empêche de chercher à adhérer à leur regard sur le sens de la vie : ce qui compte ce n’est pas la force des armes, ou la richesse du trésor royal ou la longueur d’une vie : ce qui compte c’est une attitude de sagesse qui sache “gouverner” avec sagesse le royaume, qui sache agir avec discernement et justesse. Et cela n’est pas réserver aux princes, mais ce doit être le choix de tout homme dans la conduite de sa vie et dans la rencontre avec les groupes humains au milieu desquels il coexiste.
Venons-en à ces marchands de pierres précieuses, ou ce groupe de pêcheurs au retour de la pêche, ou tout simplement le gérant d’une maisonnée. En très peu de mots est rapportée l’attitude qui semble la plus judicieuse. Ce n’est pas un exploit, mais un choix. Pour le négociant de perles, il faut d’bord situer l’histoire dans la législation de l’époque ; le propriétaire de champ est propriétaire aussi de ce qu’il y trouve. Les pécheurs sont aptes à faire le tri et retenir ce qui leur semble bon, un peu comme le feront les anges au dernier jour. Les apôtres ont-ils compris tout cela ? Et nous ??
Une petite remarque aussi du scribe qui devient disciple… On y fait rarement allusion. Pourtant de nombreux pharisiens se sont mis à l’école de Jésus, d’où cette remarque. Tous n’ont pas accepté le langage de Jésus, pourtant certains ont suivi et témoigné de la spiritualité inauguré par Jésus, non pas comme leurs condisciples pharisiens qui s’estimaient supérieurs aux autres croyants, mais comme ceux qui, comme avec les douze sont allés à la rencontre des moins que rien de leur temps pour leur annoncé le massage de Jésus : ils sont eux aussi aimés de Dieu. Leur choix de vie, leur discernement n’a pas été d’écarter les deniers, mais de discerner que les derniers aussi ont place dans le Royaume. A nous de suivre ce même discernement et choix de vie. EH