Entre dans la joie de ton maître

33ème et dernier dimanche ordinaire

Proverbes  10-13 ; 19-20 ; 30-31 ; 1 Thessaloniciens 5, 1-6 ; Matthieu 25, 14-30

 

Nous connaissons bien la parabole des talents. En Matthieu, elle fait partie des dernière paraboles qui insiste sur la nécessaire attente active : les dix jeunes filles, la survenue de l’imprévu, le serviteur fidèle, toujours à l’œuvre. Les serviteurs évoqués dans la parabole des talents sont invitation à produire, à faire fructifier ce que chacun a reçu. Il est amusant de trouver en français le double sens de talent, au sens de pactole et au sens de qualité (avoir des talents et avoir du talent). Les deux premiers serviteurs ne se posent pas de questions et mettent en œuvre ce qu’ils ont reçu. Le troisième suppute d’abord sur le tempérament de son maître : dur, exigeant ! S’il l’avait estimé laxiste, sans doute n’en aurait-il pas fait davantage. Alors, qu’est-ce qui pousse à agir ? Personnellement je répondrai : la proximité des serviteurs avec leur maître.

 

Nous sommes aujourd’hui dans le temps de l’attente. Le Seigneur Jésus n’est pas là à chaque instant pour nous secouer afin de poursuivre son œuvre. Mais nous savons bien qu’il nous a confié un Evangile à faire connaitre et à mettre en œuvre. Les temps ont changé, mes moyens sont différents. Le monde est aussi dur, sinon plus qu’il y a deux mille ans. L’écart entre riches et pauvres s’est développé, et des pauvres il y en a toujours avec nous ; la paix et la réconciliation sont toujours à promouvoir etc. Mais le Seigneur ne nous institue pas en simples exécutants d’ordres donnés d’en-haut. (Quelle image nous aurions de Dieu Père ?). C’est à partir de notre disponibilité que nous allons trouver les moyens de faire grandir son royaume. Nous en sommes les intendants.

 

Nous pourrions être désarçonnés par l’immensité de la tâche ou la non-réponse des foules ou leur indifférence. Certes. Mais nous devrions aussi davantage être attentifs à ce qui se fait et à ceux qui le font pour que la Parole puisse être entendue. C’est donc aussi à l’action de grâce que nous sommes appelés et non à la désespérance. Nous sommes des fils de lumière, affirme saint Paul, alors ne soyons pas des endormis.

 

La première lecture mérite d’être d’abord replacée dans son contexte : l’éloge de la femme et de son travail dans la maison. C’est écrit dans une société patriarcale, mais qui sait reconnaitre le travail de celles qui veillent… qui veillent à ce que chacun ait sa part pour vivre. Dans les Evangiles, nous aurons Marthe et Marie. Il est aussi signalé la présence discrète et efficace des femmes autour de Jésus, présentes au moment de la passion, de la mort et de la résurrection. Elles seront même les premières à recevoir la mission d’annoncer tout ce qui concerne Jésus. Elles ont souvent la première place, comme la samaritaine. C’est donc un travail de tous et de toutes pour la mission jusqu’à ce que Jésus revienne au dernier jour. Abbé Emile Hennart