Envoi d'Ezekiel vers un peuple rebelle

14ème dimanche ordinaire

14ème dimanche ordinaire

Ezékiel 2, 2-5 ; 2 Corinthiens 12, 7-10 ; Marc 6, 1-6

Les lectures de ce dimanche donnent à penser qu’il n’est pas facile de prêcher le Royaume. Pour Ezéchiel, on a placé en tête de ses interventions le récit de sa vocation : Je t’envoie vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi.

 

Pour la seconde lecture, lettre de Paul, on pourrait l’intituler “grandeurs et misères de l’annonce !”. On sait que les prédications à Philippes, puis à Thessalonique ont suscité du rejet. On sait aussi les souffrances endurées tant de la part des Juifs que des païens…“Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort” conclut le texte de ce dimanche.

 

Cela peut-il rassurer tel prêtre qui faisait l’homélie dimanche dernier sur l’anniversaire de son ordination : cette histoire se continue aujourd’hui : la pape François, admiré hors Eglise est vertement critiqué dans l’Eglise au sein même du Vatican… (François au milieu des loups est un livre qui illustre cette situation de conflit entre nombre de cardinaux et le pape, ce qui ne fait que reproduire l’époque d’Ottaviani contre Jean XXIII puis contre Paul VI).

 

Dans son homélie anniversaire d’ordination, le même prêtre poursuivait à son humble niveau : “on pourrait faire la même analyse en regardant les prêtres que nous sommes : celui qui appelle  à participer à la mission de l’Eglise peut être considéré comme un embêtant par ceux-là même qui lui sont proches et pourtant  à la suite de Jésus, de Pierre et de Paul, du Pape François, en Eglise il nous faut partager  cette ardeur pour la mission”.

 

Si nous regardons maintenant l’Evangile de ce dimanche, on voit les critiques qui déjà fusent contre Jésus à la synagogue de Capharnaüm. La réception des paroles de Jésus semble commencer correctement, mais très vite les objections viennent envenimer le débat : un prophète n’est méprisé que dans son propre pays conclut l’épisode. Jésus ne put faire là aucun miracle est-il précisé. On peut multiplier les exemples où le peuple chrétien se divise à l’écoute de la Parole enseignée et transmise.

 

L’histoire des prophètes multiplie les situations où le prophète est rejeté au point que Jésus le rappelle :“Lequel de vos prophètes n’avez-vous pas maltraité ?” En classant Jésus parmi la classe des prophètes, les disciples situent Jésus en opposition avec la classe des prêtres, des pharisiens et de leurs scribes… C’est le même problème aujourd’hui, tout comme lorsque Jésus était accusé d’être trop bon et généreux avec les pécheurs (c’est un glouton ! C’est un blasphémateur !) La vraie question c’est de savoir de qui le Fils de l’homme se rend proche !. Bonté et miséricorde de la part de Jésus, rigueur et condamnations de la part des autorités !

 

Au moment où les chrétiens que nous sommes aspirent à un peu de repos, de détente, voici des textes qui mettent en tension… Puissent ces textes nous inspirer de savoir tenir, tout au long du chemin, de savoir reprendre confiance quand il devient désespérant de suivre Jésus tant nous sommes critiqués, tout comme le pape François ! EH