Ephata, ouvre-toi!

23ème dimanche ordinaire

Isaïe 35, 4-7 ; Jacques 2, 1-5 ; Marc 7, 31-37

Avec un peu d’humour pour méditer cet évangile où Jésus guérit un sourd-muet et lui demande de ne pas parler ! Mais là n’est pas l’essentiel de notre méditation. Dans la première lecture sont reprises quelques paroles d’Isaïe annonçant que Dieu, par sa présence apporterait guérison et vie à son peuple ; l’eau jaillira dans le désert etc. Est-ce vengeance ou revanche de Dieu devant tout ce qui a été destruction ?

 

Les images du prophète peuvent nous rejoindre aujourd’hui : que de journaux nous parlent du mangue d’eau ou de l’eau polluée par nos civilisations ! Un ministre écolo suffira-t-il pour transformer notre pays et les autres pays du monde en vastes pâturages pour tous ?

 

Quant à la guérison du sourd-muet, ne pourrions-nous pas transposer la situation du muet de l'Evangile avec la condamnation de deux journalistes en Birmanie parce qu'ils ont osé parler ? La présidente du pays Birman, Yan chu chi, qui fut prix Nobel, n’a pas ouvert la bouche. Le peut-elle dans un pays dominé par les militaires?

 

On peut reconnaitre à ces quelques lignes ci-dessus une “adaptation” un peu rapide, un décalque fort raccourci entre hier et aujourd’hui. N’est-ce pas un moyen de nous faire réfléchir, car c’est bien pour nous aujourd’hui, pour notre agir, que nous sommes appelés à lire ces textes de la Bible, vieux de 2.000 à 2.500 ans. Il nous faut donc méditer pour qu’aujourd’hui, nos actes et nos paroles soient conformes à l’attente du Seigneur. Que devons-nous faire ?

 

"Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle", demandait le jeune homme riche à Jésus (Matthieu 19, 16). Et la réponse fut d’abord de respecter les 10 commandements et en particulier d’aimer Dieu et son prochain. C’est en ce sens que saint Jacques vient interroger ses contemporains, qui préfèrent porter attention au riche plutôt qu’au pauvre. Là aussi, il faudrait transposer les paroles de Jacques du premier siècle avec nos agirs d’aujourd’hui. Rohingyas ou palestiniens, habitants de l’Inde ou de l’Afrique subsaharienne… vers qui sommes-nous naturellement tournés ?

 

L’Evangile est sans doute Bonne nouvelle pour tous, mais il est aussi question posée par celui que le Père nous a envoyé. Evangile, Bonne Nouvelle incarnée en Jésus, mais aussi Parole qui attend d’être incarnée par nous-mêmes dans nos vies. Au moment de la rentrée, pour les enfants et pour les adultes, nous constatons combien il est difficile de changer quoi que ce soit dans la vie du monde et dans notre propre vie. Ce n’est pas une raison pour attendre que les autres se mettent en route. Avec deux, trois ou quatre autres bonnes volontés, nous pouvons essayer. EH.