Epiphanie, hier et aujourd'hui

Nous avons vu son étoile et sommes venus

8 janvier Fête de l’Epiphanie

Isaïe 60, 1-6, ‘Debout Jérusalem’. Ephésiens 3, 2-6 ‘Toutes les nations associées au salut’; Matthieu 2, 1-12, ‘d’Orient nous sommes venus l’adorer’.

 

Venus du bout de la Mésopotamie, une caravane avance vers la Judée pour arriver à Jérusalem. Qu’ils viennent de Ninive (Mossoul) ou de Babylone (près de Babylone), voici des chercheurs à la recherche… Leur pérégrination est le fruit de longs calculs et recherches scripturaires, concernant la naissance d’un illustre personnage. Pour être fidèles aux Ecritures, il faudrait encore évoquer d’autres textes comme “Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière.”

 

Au temps de Jésus, l’école des pharisiens avait pour principe, à l’occasion des commentaires d’Ecriture, de rapprocher le passé et le présent (Jésus lui-même à Nazareth applique le principe : “Aujourd’hui, cela se réalise…” Déjà les prophètes de la première Alliance avaient pour mission d’actualiser et de rendre compréhensibles les paroles du Pentateuque. Alors, aujourd’hui, en quoi cette belle histoire des mages venus d’Orient nous concerne, nous inspire ? Ici et là, on fera revêtir par les enfants quelques tuniques et ils porteront or, encens et myrrhe. On peut aussi espérer qu’ils revêtiront les mêmes sentiments que les marcheurs derrière l’étoile.

 

Ce chemin des mages, c’est aussi une invitation à marcher à leur suite. En relisant le chapitre rédigé par Matthieu, nous pouvons nous rendre attentifs à la foule des détails qui font des mages une histoire vraie que nous pouvons continuer et même reproduire : dans quelle direction aller ? Quels signes pour aujourd’hui ? Auprès de qui obtenir des renseignements utiles ? Persévérer dans la recherche ? Repartir semer la Bonne nouvelle dans notre propre pays ? Etc.

 

On n’oubliera pas que l’Epiphanie est la fête de la “manifestation de Dieu au monde”. Il se montre à nous, non pas auréolé de la gloire céleste, mais revêtu de l’humanité d’un enfant. L’apôtre Paul est sensible à l’humanité de ce Dieu qui se vu semblable en toute chose à notre propre humanité pour, avec nous, remonter vers le Père afin de chanter ensemble la grandeur de Dieu. L’histoire des mages, c’est l’histoire d’une découverte : Dieu se rend proche de ceux qui le cherchent.

 

Marie, comme les mages, se trouve étrangers dans cette contrée de Judée. Ils savent rendre grâce à Dieu de venir nous accompagner, sans trop savoir où cela mènera… la suite, c’est le chemin de l’Evangile, qui inscrit Dieu-homme en grande proximité avec les petits de la terre. Il y avait les bergers, bientôt il y aura le lépreux, le paralysé, l’aveugle, les possédés d‘esprits mauvais et combien d’hommes comme le fils prodigue, ou la ménagère à la recherche d’une pièce perdue, où cette mère qui mène son fils au cimetière… Quand plus tard, les premières communautés chrétiennes mettront tout en commun, c’est la continuité de l’Evangile qui s’affirme.

 

Tant que les rois et les milliardaires de ce temps restent dans leurs palais et amassent sans cesse pour eux-mêmes des trésors périssables, il restera un peu de travail pour que vienne le Royaume du Père, où le pauvre sera roi. Que 2017 entretienne en nous espérance et confiance en l’amour de Dieu, répandu en nos cœurs. Qu'à notre tour, nous puissions porter la Lumière de Jésus. E.H.