Fête du christ roi de l'univers

Il nous aime et nous délivre

22 novembre Christ roi de l’univers

Daniel 7, 13-14 ; Apocalypse 1, 5-8 ; Jean 18, 33b-37

Nous n’aurons jamais fini de nous interroger sur les motifs qui ont amené un pape au début du XXème siècle à créer la fête du Christ roi. C’est le dernier dimanche de l’année, et l’on imagine comme le dit saint Paul, le Christ qui récapitule en Lui tout l’univers pour le présenter à son père. Le mot royauté a servi de paravent spécialement aux catholiques pour justifier de leur appartenance à un régime politique plutôt qu’à un autre. Malgré le dialogue prôné depuis Vatican (Gaudium et spes) II entre l’Eglise et le monde (la société), il semble que bien des chrétiens préfèrent l’affrontement au monde ou l’identité catholique face au reste du monde.

 

Pour qui est venu le Christ, qu’est-il venu accomplir au milieu de nous ? Une question posée en maison d’Evangile à propos du premier chapitre de la première aux Thessaloniciens oriente le regard : “Jésus nous délivre de la colère qui vient”. Paul ne fait pas de la théologie dans cette première lettre d’un chrétien à d’autres chrétiens, mais il pose la personne de Jésus dans le monde : il vient délivrer de la colère divine. Alors que l’enseignement de l’Ancien testament est fort marqué par une crainte de Dieu, de sa colère et de sa punition (penser à Adam et Eve sortis du paradis, pensez à Sodome et Gomorrhe pensez à bien des psaumes et à la culture du deutéronome qui enseigne en de nombreuses page que Dieu a laissé l’ennemi vaincre Israël à cause des péchés des Rois et du peuple saint, voici un autre discours qui sera répercuté par la suite en bien des pages du Nouveau Testament. Jésus dira lui-même, selon Jean 3, 17 : “Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui”. Ce n’est pas ainsi que le Dies Irae traite de la fin des temps, puisqu’il parle de jour de colère : ils est davantage inspiré de l’Ancien Testament que du Nouveau. Il semble en effet qu’une certaine littérature chrétienne ait oublié la miséricorde de Dieu pour évoquer surtout son courroux.

 

Dans la première lecture, le fils d’homme envoyé, dont parle Daniel, c’est quelqu’un, envoyé de Dieu pour délivrer son peuple alors sous le joug d’Antiochus Epiphane et des persécuteurs… La seconde lecture tirée de l’Apocalypse annonce clairement la gloire et la souveraineté à celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés qui a fait de nous des prêtres pour l’éternité.  Quant à l’Evangile de ce dimanche, il ne reprend que quelques lignes de l’évangile de Jean concernant l’échange entre Pilate et Jésus au sujet du titre Roi des Juifs. Ces versets de Jean nous dispensent de faire des commentaires délirants concernant la puissance de Dieu et de son Christ.

 

Ce dernier dimanche de l’année liturgique est l’occasion de méditer sur le dernier jour de notre histoire ou de l’histoire du monde… non pour en faire un jour de colère et de deuil, mais le jour où chacun se présente devant le Seigneur, dans la confiance, comme l’a fait le serviteur aux cinq talents de l’Évangile : "Seigneur, dit-il, tu m'as remis cinq talents : voici cinq autres talents que j'ai gagnés. -[21] C'est bien, serviteur bon et fidèle, lui dit son maître, en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t'établirai ; entre dans la joie de ton seigneur". E.H.