Fête de l'Epiphanie

Debout, Jérusalem, resplendit !

Dimanche 3 janvier 2021 Fête de l’épiphanie.

Isaïe 60, 1-6 ; Ephésiens 3, 2-6 ; Matthieu  2, 1-12

 

C’est encore Isaïe qui vient éclairer les lectures de ce premier dimanche de l’année. “Elle est venue ta lumière…” Nous n’avons jamais autant souhaité passer à une autre année qu’en cette fin 2020, espérant une cité radieuse, des gens qui parcourent le monde en rendant grâce.

 

Après la figure d’Abraham, évoquée dimanche dernier, voici l’histoire des Mages venus d’Orient qui nous est comptée par Matthieu. Ils sont le modèle de la quête du Seigneur par des lointains de la terre… Dans notre monde globalisé, le bout du monde est à notre porte. Que ce soit au Sahel, en Erythrée ou en Somalie, en Chine, en Russie ou au Congo, des hommes attendent et espèrent et pourtant ils souffrent violence.

 

Il est difficilede croire que les tueurs, armes à la main, aient de cœur en paix. La vue de ce troupeau de dromadaires et de princes venu de Chaldée devait apporter la confiance. La foi en Jésus sauveur du monde devait aussi apporter la confiance. Et pourtant la haine, l’hostilité, les désordres ont continué à habiller notre environnement. C’était déjà écrit dans les Evangiles que la venue de Jésus n’apporterait pas la paix pour tous ! Ce n’est pas pour rien que les Béatitudes insistent sur un retournement du cœur et des manières de penser. Parmi elles “Heureux les artisans de paix”, plutôt que les fauteurs de trouble.

 

Ces mages venus d’Orient ne se sont pas contenter d’expliquer leurs visions, ils se sont mis en chemin jusqu’à Jérusalem puis Bethléem. Se mettre en route, prendre le chemin, taper aux portes pour obtenir une réponse… voilà sans doute une manière de vivre qui est loin de la passivité. Beaucoup leur ont dit : “Allez voir par là !”, mais ils n’ont pas bougé. Les mages n’étaient pas disciples, mais ils ont pris le chemin, sont allés à la rencontre de celui qui voulait apporter la paix. L’Epiphanie est la rencontre entre celui qui vient et ceux qui se mettent en route. Heureux sommes-nous si nous prenons ce même chemin.

 

En cette fête de l’Epiphanie, imaginons un instant le chemin des mages : ils sont passé par l’Irak, la Syrie, par Mossoul, Damas, ont franchi les fleuves et les plaines du Tigre et de l’Euphrate. Ils sont peut-être passé chez les Palestiniens de l’oasis de Jéricho. Ce sont autant de territoires qui ont depuis, subi la haine et la mort dans des époques très récentes, depuis moins de cinquante ans et aujourd’hui encore.

 

Entre notre Histoire Sainte et la réalité de terrain, que de fractures. Récemment une chaine de télé refusait même d’afficher la publicité pour soutenir les “chrétiens d’Orient” ! Est-ce le mot chrétien qui provoque autant d’allergies ? N’est-ce pas plutôt le rejet du message de Jésus qui provoque autant de souffrance dans le monde actuel ?

 

Une nouvelle année commence et nous souhaitons à ceux que prennent la route et commencent le chemin : longue vie, amitié, paix, espérance, amour et fraternité. E.Hennart