Fête de la Pentecôte

Tous furent remplis d’Esprit Saint.

Actes des Apôtres 2, 1,1 ; 1 Corinthiens 12, 3-7.12-13 ; Jean 20, 19-23

 

En cette Pentecôte 2020 où commence le déconfinement, nous pouvons aussi penser au déconfinement vécu par les apôtres. Confinés depuis l’ascension, Luc nous les présente aujourd’hui qui sortent de leur Cénacle pour proclamer les merveilles de Dieu. Nous visitons encore à Jérusalem l’emplacement de ce lieu, à proximité de l’église de la Dormition. Ce n’est pas le local d’origine, mais il correspond à ce que la Tradition peut en dire. C’est là qu’eut lieu la célébration de la Pâques avec le Seigneur. C’est à peu de distance de l’entrée à Jérusalem et du Temple. C’est là que se rassemblaient les premières communautés. C’est probablement là aussi qu’eut lieu le premier concile de Jérusalem, où il fallut décider de l’acceptation du baptême des païens que Paul avait multiplié, saint Pierre ayant commencé à Césarée. Jacques responsable de la communauté devait entériner cette ouverture.

 

En monde juif, la Pentecôte célébrait le don de l’Alliance au Sinaï. Peut-être faut-il se souvenir que l’ouverture aux nations n’était pas chose acquise au temps de Jésus, lui qui était originaire de la “Galilée des Nations”. La fin du second Isaïe évoquait un possible universalisme, mais le judaïsme replié sur lui-même à cause du courant sacerdotal, ne cherchait pas l’ouverture. Il en sera de même pour les chrétiens, divisés entre judéo-chrétiens et pagano-chrétiens.

 

Quelle mouche a piqué Paul, fils de pharisien élevé certes par Gamaliel, pour qu’il ose intégrer les nations païennes dans le nouveau peuple en voie de construction ?  C’est l’Esprit Saint qui a fait réussir cette œuvre. Telle est l’affirmation qui parcourt le livre des Actes. Si nous relisions l’histoire de l’Eglise depuis 2.000 ans, nous pourrions mesurer ses richesses et ses pauvretés. Au lieu d’accuser le pape François, nous devrions rendre grâce pour ses paroles d’ouverture, pour Laudato si ! paru il y a cinq ans.

 

Cette Pentecôte 2020 est une fête de l’ouverture et non du repli. Notre spiritualité devrait s’inspirer de trois expressions : “Merci, pardon, s’il te plait”. Cela en pensant à ce temps de pandémie qui a touché notre humanité, e pensant à notre propre expérience de confiné. Pourquoi remercier, pourquoi demander pardon, pourquoi dire s’il te plait !!! Cette fête de Pentecôte est jour de grâce pour exprimer nos intentions, nos intuitions de prière.

 

Autour de chacune de nos églises il n’y aura sans doute pas 3.000 personnes de tous pays prêts à recevoir le baptême… Croyons-nous cependant que la Parole puisse être proclamée et reçue… grâce à nous un peu ? La Pentecôte est un moment où explose la Parole aux 4 coins du monde… L’expérience du confinement-déconfinement peut nous aider à comprendre qu’un avenir est possible, non dans la crainte, mais dans l’espérance ; le Seigneur envoie encore et toujours des ouvriers à sa moisson. Allons-nous y aller ? Emile Hennart