Ta foi t’a sauvée. Va en paix.

13ème dimanche ordinaire

Sagesse 1,13-15 et 2,23-24 ; 2 Corinthiens 8, 7-15 ; Marc 5, 21-43

La seconde lecture, de Paul aux Corinthiens, peut soutenir notre méditation sur “Qui est Jésus ?” ou, plus précisément ce qu’il nous apporte. Paul profite de la générosité des chrétiens de Corinthe, des petites gens qui envoient cependant un soutien précieux à l’Eglise mère de Jérusalem qui souffre de disette. Cette action sert à faire comprendre ce que peut être la générosité de Jésus à notre égard.  Comme Paul l’écrit aussi aux Ephésiens : lui qui est riche de vie divine, il s’est dépouillé pour nous, afin que nous devenions riches de ce qu’il nous apporte. D’une certaine manière Paul invite à créer l’égalité entre les uns et les autres, tout comme, par Jésus, nous sommes devenus membres de la même communauté fraternelle. Il a assumé notre pauvreté pour nous rendre riches de Dieu. Paul fait même allusion au phénomène de la manne au temps de Moïse, à propos de ce que chacun pouvait ramasser: ni trop, ni trop peu. Etait-ce utopique à l’époque, de vouloir déjà plus d’égalité entre tous.

 

On peut aussi penser aux nombreuses réflexions du pape François concernant les inégalité d’aujourd’hui dont l’écart va croissant. C’était une partie de sa réflexion concernant la haute finance (document publié le 6 janvier 2018). Le pape François signale ainsi §15 que trop de spéculation et transactions à haute fréquence soustrait les capitaux aux circuits vertueux de l’économie réelle… Il faudrait aussi relire Laudato si §106. Peut-être y a-t-il eu échange entre le pape François et le président Macron cette semaine au Vatican… peut-être. Il existe aussi chez les évêques une commission qui réfléchit à ces questions. Ce n’est pas simple, et c’est peu audible. Ce n'est pas une raison pour s'en détourner.

 

Le texte de l’Evangile, au ch. 5 de Marc, incorpore deux récits de miracles en un seul : la guérison de la fille de Jaïre d’une part, la guérison de la femme atteinte d’une perte de sang de l’autre côté. Un aspect souvent évoqué c’est la discrétion recommandée par Jésus. Jésus ne vient pas jouer au magicien qui attirerait vers lui tous les regards. Il veut autre chose, une relation personnelle entre lui et ces personnes atteintes par le mal dans leur chair. Ni l’une ni l’autre ne pouvaient plus donner la vie. Elles retrouvent toutes deux ce don et en même temps, elle se découvrent librement remises en relation avec Dieu, source de vie.

 

Recevoir la vie, donner la vie, devenir porteur de paix pour tous: telle semble bien être la leçon de cet évangile. En plus, en donnant à la fille de Jaïre de faire partie des vivants, Jésus s’adresse au monde païen… elle était la fille d’un officier romain, et à elle aussi, à eux aussi est donné de participer à la vie du Royaume de Dieu que Jésus inaugure. N’oublions pas que nous sommes dans la première partie de l’Evangile de Marc. Il y a déjà eu des rejets de Jésus par les Juifs influents dans les synagogues de Galilée, mais le peuple ordinaire et les païens se pressent autour de Jésus pour l’écouter, pour vivre de sa vie.

 

Ces lectures sont sans doute invitation pour nous aujourd’hui, d’une part, à veiller à une meilleure égalité au sein de l’humanité, d’autre part à faire en sorte que chacun puisse vivre de la vie de Jésus au cœur du monde. EH