Hommage de Mgr Noyer au petit Aylan

Enfant découvert noyé entre Turquie et Grèce

New hope in the stormy ocean, abstract environment

 

Aylan

Petit enfant naufragé

Allongé sur le sable

Que faire pour te sauver ?

 

La mer était mauvaise,

le rivage inhospitalier

les gardes côtes veillaient

De quel enfer voulais-tu te sauver ?

 

Sur la photo, il n’y a que la plage

Pas une colline pour dire où

Pas un turban pour dire qui

Impossible de nous dérober !

 

Dans les bras de ton père tu riais

Dans les bras de ta mère tu pleurais

Dans les bras de tes frères, tu priais

Aujourd’hui tu es l’enfant de notre humanité

 

Ton père désespéré est rentré au pays

Pour t’enterrer avec ta mère et ton frère

Avec son désir de vivre aussi

Allons nous encore nous résigner comme lui ?

 

Fallait-il simplement détourner les yeux

Jeter un drap de larmes sur ce petit noyé

Gonfler les statistiques d’une simple unité 

Et demander à Dieu de t’accueillir aux cieux

 

Aylan, Aylan, regarde ce que tu as fait

Un frisson d’émotion a parcouru le monde

Des frontières s’entrouvrent et l’opinion chavire

Les migrants sont devenus des réfugiés

 

Nous nous accrochions à l’ordre

Nous réclamions justice

Les riches et les pauvres étrangement unis

Voulaient chasser ces intrus au plus vite

 

Es-tu mort, Aylan, pour nous apprendre à vivre ?

Un autre, avant toi, avait donné sa vie

Pour que l’aveugle voie et que le sourd entende

 En Galilée, en Syrie ou dans la Décapole

 

Je dois te dire, Aylan,

Tu réveilles en nous la richesse de l’homme

Tu nous donnes d’être fier de notre humanité

    Aylan, c’est toi qui nous as sauvés.  

                                                       Jacques NOYER