S'ils n'écoutent ni Moïse ni les prophètes...
26ème dimanche ordinaire
Amos 6, 1-7 ; Tm, 6, 11-16 ; Luc 16, 19-31
Nous avions déjà lu, dimanche dernier, un texte d’Amos que n’aurait pas renié le pape François. Ce dimanche voici un autre texte, aux accusations sociales manifestes : malheurs à ceux qui vivent tranquilles vautrés sur leurs divans et couchés sur des lits d’ivoire. Peut-on dire que cela est du passé ? Il suffit de lire les magazines people pour se rendre compte que c’est encore réalité. Il faudrait aussi avoir accès aux rapports secrets sur Panama ou les Îles anglo-normandes, ou encore les transports de certains hydrocarbures commandés depuis la Suisse, vers les pays pauvres d’Afrique Suffira-t-i d’une quête de carême pour rééquilibrer la balance ? Le CCFD relance sa campagne 2016-2017 : qui s’y intéresse ? Cela empêcherait de dormir tranquilles sur les deux oreilles.
En écho à ce texte d’Amos, on trouve dans l’Evangile de Lazare et du riche, une histoire inventée par Jésus, où il ne dit pas ce qu’il faut faire, mais où il fait comprendre l’attitude de son père dans les cieux. Une barrière infranchissable qui n’est pas d’abord l’œuvre de Dieu, mais celle du riche, de son vivant. La parabole laisse entendre que nous ne devrions pas établir de barrières entre les gens. Mais est-ce bine ainsi que fonctionne les sociétés d’aujourd’hui ? Les refus d’accueillir l’étranger aujourd’hui, en Allemagne, en France et ailleurs ne sont-ils pas signes des barrières que nous établissons entre les gens. Ne laisse-ton pas trop parler celles et ceux qui insistent sr la création de barrières, ou de mur, en Amérique, mais pas seulement.
La méditation de cette parabole fait apparaitre une histoire inversée entre le présent et le futur, situation inversée qui ressemble étrangement au cantique de Marie, au début de l’Evangile : “il abaisse les puissants de leur trône, il élève les humbles”. Ces paroles de Marie ne ont pas trop prisées tant elles dérangent, tant elles laissent entendre qu’il y a une dimension politique derrière nos manière de faire, ou nos refus de faire, nos refus d’intervenir. Le Christ et la religion “dérangent” : ils font changer de rang.
Malheureusement l’éducation chrétienne a insisté sur “reseter à son rang”, sur la distinction à maintenir entre ceux d’en-haut et ceux d’en-bas. Que ce soit la première lecture, que ce soit l’Evangile, il y a une invitation claire à changer, à supprimer les différences, afin que tous soient réellement frères, fils du même Père. Si vous allez voir l’évangile de Luc, au ch. précédent, 15, il y a l’histoire du père et des deux fils, puis début ch16, avant l’Evangile de ce dimanche, il y a une réflexion sur le gérant habile, une autre sur l’argent trompeur. Il vaut la peine de relire ces paragraphes, car ils conditionnent le contexte dans lequel est inséré la parabole de Lazare et du riche.
Il aurait aussi été nécessaire de nous arrêter sur la deuxième lecture. Avec les recommandations de Paul à son disciple Timothée : recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur… Cela peut sembler très général, pourtant il y a invitation à être irréprochable devant Dieu. EH