Ils n'ont pas de vin. Cana

2ème dimanche ordinaire

Dimanche 20 Janvier 2019

(Rappel : du 18 au 25 janvier, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens se poursuit.)  

 

Lectures pour le 2ème ordinaire :  Isaïe 628, 1-5 ; 1 Corinthiens 12, 4-11 ; Jean 2, 1-11.

La réflexion sur les lectures de ce 2ème dimanche de l’année ordinaire peut s’inspirer du récit des noces de Cana. Le fait que Jean ait choisi ce « signe » comme le premier qu’ait fait le Christ invite à comprendre l’Evangile comme réalisation de la promesse de l’Alliance. Déjà l’Ancien Testament avait osé présenter la rencontre de Dieu et de son peuple en termes de fiançailles, de mariage. On peut penser au prophète Osée (l’introduction du livre, mais aussi la recherche de nouvelles fiançailles). Osée évoque les relations orageuses entre Yahvé et son peuple, (entre le peuple d’Israël et son Dieu). Dimanche dernier, à propos du baptême du Seigneur, la première lecture rappelait l’invitation d’Isaïe à préparer les chemins du Seigneur, combler les ravins. Pour Israël cela évoquait le retour des prisonniers, la fin de l’Exil, le début d’une nouvelle ère.

Quel pouvait bien être le projet de l’évangéliste, sinon celui de présenter Jésus comme celui qui vient relier le Ciel et la Terre, inviter tout homme à découvrir l’amour de Dieu. Mais ne nous laissons pas emprisonner par l’image du mariage : dans l’évangile de ce dimanche, il y a aussi l’image du vin servi par Jésus lui-même. D’une part, il est donné à profusion, d’autre part, il n’y en a jamais eu de meilleur. Plus tard, Jésus utilisera l’allégorie de la vigne : Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron.

 

Ce renvoi, du vrai vin à la vraie vigne nous oblige à relire l’évangile de Jean en acceptant une multitude d’interprétations. En particulier : qui est ce Jésus. Le chapitre 1 nous avait déjà présenté Jésus comme le Verbe de Dieu, celui qui est vrai Dieu et vrai homme, celui qui vient de Dieu pour faire de nous des fils de Dieu. C’est probablement en ce sens que nous pouvons entendre le récit des noces de Cana : comme une manière d’exprimer la nouveauté de la venue de Jésus, telle que peut le comprendre un disciple après la mort-résurrection de Jésus. Il vient donner la vie en abondance. (Invitation à lire quelques clés à partir des mots du récit : http://emile.hennart.pagesperso-orange.fr/cana/cana.htm ). En Jésus nous est proposé une alliance nouvelle avec Dieu.

Pour la première lecture, tirée du livre d'Isaïe, nous pouvons constatons un exercice consistant à donner de nouveaux prénoms, des surnoms, où les mots négatifs dont remplacés par des titres positifs. Cela peut nous faire penser à la parabole où l'on voit le prophète Osée donjner des prénoms négatifs à ses enfants avant de se raviser et de donner enfin des prénoms positifs: de non-aimé à bien-aimé, n'est-ce pas une manière d'annoncer une alliance nouvelle, où Dieu s'engage envers le peuple nouveau né du sang et de l'eau versé par son Fils ?

E.Hennart