Qu'ils soient un pour que le monde croie

7ème dimanche de Pâques

Actes 1, 15-26 ; 1 Jean 4, 11-16 ; Jean 17, 11-19
En reconstituant le groupe des Douze par l’élection de Matthias, en remplacement de Judas, le groupe des disciples reconstitue le chiffre symbolique de Douze, en fidélité à ce qu’a voulu signifier le Christ, à savoir que le salut est offert à la totalité par Dieu et gratuitement. C’est le relais par la nouvelle alliance de ce qu’avait signifié Josué quand il avait demandé aux délégués des douze tribus, lors du passage du Jourdain, de déposer en mémorial douze pierres qui signifiaient le salut accordé à tous par Yahvé. (Josué 4).


En rappelant que l’amour vient de Dieu qui nous a aimés le premier, saint Jean rappelle ce qui fonde la communauté des croyants : l’amour les uns envers les autres, « parce qu’il nous a aimés ». C’est de cette manière que nous attestons que l’Esprit donné par Dieu demeure en nous. Pour l’évangile, la liturgie reprend une partie de la grande prière de Jésus le jeudi-saint où Jésus prie pour l’unité de l’Eglise et sa présence dans le monde. Dans cette prière est évoquée la présence du Mauvais : garde-les du Mauvais. La vie avec Jésus, la vie en communauté d’Eglise sera toujours une lutte où chacun doit y mettre ses forces, convaincu de n’être pas seul, convaincu aussi qu’il y a toujours un risque de s’éloigner ou de tomber.


Nous pouvons méditer sur la comparaison de Jésus établit entre lui-même et nous : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyé dans le monde… » ; telle est notre situation aujourd’hui, une situation d’envoyés dans le monde, en situation de témoin. Plusieurs des lectures lues entre Pâques et Pentecôte insistent sur la mission et l’envoi. Prions donc l’Esprit pour qu’il nous accompagne et fasse de nous des témoins du ressuscité pour ceux que nous rencontrons. Il y a tant à faire pour donner autour de nous le goût de participer au Corps du Christ, mais il est si facile de briser le corps du Christ et d’oublier ce que lui faisait quand il était en Galilée à la rencontre des malades, des exclus, des gens de rien qui n’osaient plus espérer que Dieu s’intéresse à eux. EH