Jésus proclamait l'Evangile du Royaume.

3ème dimanche du temps ordinaire

Jésus proclamait l'Evangile du Royaume.

Isaïe 8, 29 à 9,3. 1 Corinthiens 1, 10 et 13-17 ; Matthieu 4, 12-23

 

Dimanche de la Parole.

En instituant le dimanche de la Parole, le pape François souhaite que les chrétiens se rappellent de la place de la Bible dans la vie chrétienne. La réforme liturgique de Vatican II a sans doute fait grincer des dents. Pourtant elle a provoqué à multiplier le nombre de textes lus au cours de l’année liturgique. Il vaut la peine de se rappeler qu’autrefois il y avait 52 ‘première lecture’ et 52 extraits des évangiles, reproduits chaque année.

 

Je me souviens qu’en 1956, une grande cousine avait demandé à son curé si elle ne faisait pas un péché en offrant la Bible du cardinal Liénart à un jeune entré au séminaire. Sa génération avait retenu du catéchisme que la Bible était réservée aux prêtres et aux éducateurs chrétiens. C’était un héritage de Pie X et de ses prédécesseurs du XIXème siècle. Il ne fallait pas mettre entre toutes les mains la Parole de Dieu. Le père Lagrange et ses disciples, de l’Ecole biblique de Jérusalem en savent quelque chose. De gros efforts ont été faits pour rendre l’Ecriture accessible au plus grand nombre. Notre diocèse, comme bien d’autres a essayé de favoriser la lecture de la Bible. La lecture en petits groupes a été développée sous forme de maisons d’Evangile. Et elle continuer encore.

 

En lisant les textes de ce dimanche, je mesure l’écart entre cette parole de l’Ecriture lue aujourd’hui et l’enseignement culpabilisant proclamé par l’Eglise aux siècles précédents. Le message proclamé dans ces lectures n’est pas un message de peur ni de crainte de Dieu, bien au contraire une Parole positive : “Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière…” ou “Le Christ m’a envoyé annonce l’Evangile”, ou encore : “Le Royaume des cieux est tout proche”.

 

Cet évangile de Matthieu présente aussi le tout-début de la mission de Jésus. On comprend qu’il se soit éloigné des bords du Jourdain, suite à l’arrestation du baptiste. S’il choisit Capharnaüm, c’est probablement parce que plusieurs des disciples qu’il a appelés sont originaires de là. Matthieu relie aussi le début de ce ministère avec les paroles de prophètes. Comme Marc ou Luc, Matthieu inscrit la compréhension du ministère de Jésus dans la lignée des prophètes. Dès le début, Jésus est estampillé.

 

Sa parole est une Bonne Nouvelle concernant le Royaume de Dieu. Quand Matthieu rédige, le mot évangile a déjà été employé par Saint Paul. Pour Matthieu, la Bonne nouvelle, c’est avant tout la libération des pauvres voulue par Dieu. A nous, chrétiens du XXIème siècle de proclamer la pardon, la miséricorde de Dieu… E.Hennart