“Celui-ci est mon Fils bien-aimé.”

2ème dimanche de carême

Genèse 22, 1-2,9-13.15-18 ; Romains 8,31-34 ; Marc,9, 2-10.

(Le sacrifice d’Isaac ; Dieu et nous : selon l’interprétation de Pierre aux Romains ; la transfiguration au mont Thabor.)

 

Quand nous entrons dans l’église de l’Anastasis, à Jérusalem, nous gravissons l’escalier vers l’espace du Golgotha, chapelle tenue par les Orthodoxes. En haut de l’escalier, sur la droite, deux fresques côte à côte nous invitent à méditer sur le sacrifice d’Isaac et sur le Christ crucifié sur la croix. En effet, dans la tradition chrétienne, le sacrifice d’Isaac préfigure celui du Christ au Golgotha. La première lecture de ce dimanche nous rappelle Abraham appelé à sacrifier son propre fils et, dans l’évangile, c’est le Christ transfiguré qui se révèle comme le Fils Bien-aimé de Dieu, le Christ, donné pour nous.

 

Qu’est-ce que les trois disciples ont pu comprendre, emmenés à l’écart sur une haute montagne, manière d’exprimer la proximité avec Dieu. Marc précise que Pierre dit quelque chose, ‘pour parler’, “parce qu’il ne savait que dire” ! Tel est le mystère du Christ : nous ne pouvons pas comprendre.

 

Nous connaissons l’affirmation : voyez le grand amour dont Dieu nous a aimés. Nous avons aujourd’hui l’affirmation : celui-ci est mon Fils bien-aimé. Le récit de la transfiguration se trouve entre deux annonces de la passion, évangile nous livre l’identité de celui qui sera condamné et mis en croix : c’est lui, le Fils bien-aimé que l’humanité a rejeté, c’est lui qui s’est fait l’un de nous, pour nous entrainer vers son Père. La marche vers Pâques n’est pas une marche vers la mort, mais vers la vie : si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

 

Ces lectures insistent sur la proximité de Dieu avec nous par Jésus. Nous devons à notre tour, dans notre propre existence, faire découvrir à ceux qui nous entourent combien Dieu demeure proche d’eux, en Jésus-Christ. C’est la grâce que nous sommes appelés à transmettre. Dieu est un Dieu qui veut que la vie soit en tous. Ainsi Abraham l’a compris avec Isaac appelé à vivre. Ainsi Paul l’exprime aux Romains ; désormais le ressuscité intercède pour nous.

 

Le récit de la transfiguration est aussi invitation à découvrir Jésus présent auprès de nous. Si nous lisons la suite de l’évangile de Marc, nous découvrons l’impuissance de disciples à guérir, un enfant possédé du démon… il y a une longue discussion entre les parents, Jésus et les disciples… Jésus invite les disciples à développer leur relation avec Dieu. Sans doute est-ce une invitation à ne pas oublier l’essentiel dans l’existence : la relation avec Dieu. Pourquoi n’ont-ils pas pu guérir le jeune enfant : sans doute parce qu’il manquait quelque chose de la relation entre eux et Dieu.

Nous aurons une intention de prière pour les chrétiens d’Irak et pour tous ceux que rencontrera le pape François, du 5 au 8 mars. Nous penserons aussi aux racines profondes de la foi chrétienne au pays des Chaldéens. Abbé E.Hennart