Les nations marcheront vers ta lumière
Fête de l’épiphanie
Isaïe 60; 1-6; Ephésiens 3, 2-6; Matthieu 2, 1-12
Les nations marcheront vers ta lumière
Le nom d’Epiphanie vient d’un mot grec qui signifie “manifestation”. Un riche folklore est associé à cette fête, manifestation de Dieu chez nous : étoile, mages (rois mages), L’or, l’encens, la myrrhe et bientôt la galette des rois. Nous pourrions passer bien du temps à dépoussiérer ces histoires anciennes. Chacune de ces histoires, chacun de ces récits vient nous dévoiler quelque chose du mystère qui entoure la relation des croyants à Dieu. Ces histoires avec les mages, c’est la fin du cycle autour de la naissance de Jésus. Dimanche prochain, nous fêterons déjà le baptême de Jésus, sa rencontre avec Jean-Baptiste, les premiers disciples et le choix de retourner chez les siens : à Nazareth et à Capharnaüm.
Restons encore aujourd’hui avec ces mages venus d‘Orient : ces lointains de la terre. Dieu en Jésus est venu pour nous et pour eux. C’est ainsi qu’il faut entendre l’universalité de l’amour de Dieu : pour tous, qu’il soit blanc, jaune ou noir ; qu’il habite l’Europe ou l’Afrique, le Nigéria ou le Congo, Israël ou la Palestine, la Chine ou les States… n’en déplaise à Trump ou Bolsonaro, Le Pen Marine ou Marion. A cette liste, il faudrait associer tous ceux qui parlent de mondialisation financière.
Au moment d’évoquer les mages venus d’Orient, il faut donc penser à tout ce qui pourrait rapprocher les hommes les uns des autres et non à ce qui pourrait les rendre hostiles les uns aux autres. Il serait par exemple utile de parcourir le Nouveau Testament à la recherche de tous les passages où il est question d’argent, de monnaie, de richesse et de pauvreté. Comment Jésus est confronté à ces questions et comment il oriente notre regard ! Cette belle histoire des mages qui apportent des cadeaux à Jésus, ce pourrait être une invitation à devenir porteur de cadeaux à tous ceux qui crèchent dans une étable ou dans la rue.
On les appellera étrangers, migrants, SDF et autres moins que rien. Des associations se sont développées pour leur venir en aide. Sans doute faudrait-il y joindre les gilets jaunes, qui représentent une part non négligeable de ceux qui ne disposent pas du nécessaire. Les politiques savent l’écart qui existe entre les premiers et les derniers de cordée. Ils en parlent mais ne réalisent pas ce que cela signifie. La fraternité c’est autre chose qu’un vague sentiment ; c’est une attention pour que chacun puisse trouver sa place. On ne sait pas ce que sont devenus les mages venus à la rencontre de Jésus. On sait seulement qu’ils ont été prudents dans leur marche retour, en évitant de croiser à nouveau Hérode… A nous aujourd’hui de voir qui il faut rencontrer et de qui il vaut mieux rester éloignés. En vous souhaitant une bonne et heureuse année sous le regard de Dieu et des frères. Abbé Emile Hennart.