Lumière pour tous les hommes.Noël

Fête de Noël

25 décembre fête de Noël

Messe de la nuit : Isaïe 9, 1-6 ; Tite 2, 11-14 ; Luc 2, 1-14.

De nombreux textes, Ancien et Nouveau Testaments nous sont proposés par la liturgie à l’occasion de Noël, en particulier les récits de la nativité (selon Luc et Matthieu).

 

Nous avons l’habitude de lire des évangiles au premier degré, comme si cela se serait passé selon ce qu’ont écrit les évangélistes…, simples reporters d’un évènement... Nous avons peut-être lu de la même manière le récit de l’annonce à Joseph, dimanche dernier. Relisons autrement au second degré !

 

Au cours d’une rencontre sur les lettres de Paul, j’ai été amené à préciser l’importance, pour Paul,  de la Mort-Résurrection alors que Paul ne dit rien sur les débuts de la vie de Jésus. J’ai ainsi été amené à rappeler que les premiers évènements proclamés par les apôtres, c’est la fin de la vie de Jésus et non les commencements. Ainsi en est-il du premier sermon de Pierre le jour de Pentecôte, selon Luc (Actes 2).

 

Ce n’est qu’à partir de cette première proclamation de la Résurrection que la vie de Jésus prend sens. Par la suite, la proclamation de la Bonne Nouvelle s’est développée et a été mise par écrit peu à peu autour des récits de miracles, des paraboles, des enseignements et autres paroles de Jésus, de sorte que les récits de l’enfance font partir de la dernière étape de la méditation sur la Vie de Jésus. Ces récits de l’enfance semblent écrits pour servir de porche d’entrée, de portail qui donne l’orientation dans laquelle il faut comprendre l’Evangile. Ce n’est pas un hasard par exemple si ce sont les disciples de Jésus qui reprennent le cantique des anges lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem : Luc 2, 14 et 19, 38, “Paix dans le Ciel et Gloire au plus des Cieux”. Nous avons  gardé cette expression pour les messes des dimanches et jours de fête : Gloire à Dieu et paix sur la terre aux hommes que Dieu aime. L’évangéliste Marc qui ne donne pas de récit d’enfance a pourtant introduit son Evangile par “Bonne nouvelle concernant Jésus, Christ et Fils de Dieu”.

 

Bonne Nouvelle ? Des milliers de pèlerins se précipitent et se bousculent pour descendre au lieu dit de la Nativité. En cette nuit de Noël 2016, quelle Bonne Nouvelle jaillira de ce lieu ? Noël, fête de la Lumière, illumination pour l’humanité. Entre palestiniens et Israéliens ? Entre Arabes et Juifs, entre Occidentaux et Orientaux ? Entre musulmans et chrétiens ? Entre Chiites et Sunnites ? Etc.

 

Je ne sais pas. Pourtant la lecture des textes, “au second degré”, nous invite à méditer sur le sens de la Lumière qui est annoncée par Isaïe : “Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière…”. Ou par Luc : “La gloire du Seigneur enveloppa les bergers de lumière”. Au moment où les ténèbres s’étendent sur la terre aujourd’hui et sèment la mort, voici des textes qui peuvent ranimer notre espérance.

 

Alors que la paix ressemble à une colombe blessée et exténuée, alors que le christianisme social semble en voie de disparition et les chrétiens repliés dans l’interne de leur Eglise et de leurs églises, voici un pape qui appelle à sortir vers les périphéries (pas seulement spirituelles, mais matérielles), voici un texte papal, ‘les laïcs messagers de l’Evangile’, qui met en garde les hiérarchies ecclésiastiques quand elles réduisent les laïcs à de simples enfants de chœur pour leurs cérémonies, voici encore des gens qui refusent d’être considérés comme des électeurs catalogués ‘de droite’. Un grande certitude : Dieu ne fera pas à notre place, mais son fils trace un chemin. Il vient nous dire que son Père nous aime et que nous valons mieux que les bêtises que nous pouvons faire. Il invite à discerner et construire un chemin de fraternité, d’amour et de paix.

 

Alors, en cette fête de Noël, regardant l’enfant dans la crèche, puissions-nous reprendre pied, puisque “Dieu ne nous abandonne pas”. EH