Sa miséricorde s'étend d'âge en âge
Fête de l'assomption-
Apocalypse 11, 19à 12, 10 ; 1 Corinthiens 15, 20-27 ; Luc 1, 39-56.
Au cœur de l’été la fête de l’Assomption est l’occasion de se tourner vers Marie. On ne s’étonnera pas de la multiplicité des paroles prononcées à son sujet, en particulier des multiples pèlerinages en son honneur, le développement des discours sur Marie en particulier à partir du 19ème siècle époque où il était déconseillé de lire les Evangiles.
Profitons de cette fête pour méditer les paroles attribuées à Marie selon les évangiles. Elles ne sont pas trés nombreuses. La plus simple est lors des noces de Cana “Faites ce qu’il vous dira”. La phrase a-t-elle été dite par Marie, est-ce une invitation de saint Jean au début de son Evangile pour inviter à suivre Jésus ? A Nous aujourd’hui d’être fidèle à Marie, quand elle nous demande de suivre son fils. Autres paroles à méditer, celles du Magnificat que nous entendrons dans l’évangile de ce jour : Magnifique est le Seigneur, tout mon cœur pour chanter Dieu…” Sommes-nous dans l'attitude de rendre grâce pour la vie que le Seigneur nous donne?
Pour un lecteur habitué à l’ensemble de la Bible, il n’est pas difficile de repérer que Luc a puisé dans l’Ancien Testament de nombreuses paroles de prophètes qu’il a mise dans la bouche de Marie. L’histoire de Anne, du livre de Samuel l’a beaucoup inspiré : il a levé les yeux sur son humble servante. On peut aussi penser à plusieurs psaumes : sa miséricorde s’étend d’âge en âge ; il a déployé la force de son bras, ou “il comble de bien les affamés”. C’est utile de prendre une fois ou l’autre le temps de repérer de où Marie a tiré sa prière. Au-delà de cet exercice n’avons-nous pas à la suite de Marie à nous laisser inspirer par nombre de croyants de l’Ancien Testament ?
Méditer sur la vie de Marie peut être une invitation à nous imprégner de la Bible afin d’en vivre. Dans l’évolution actuelle de la foi chrétienne, il y a le risque de nous réfugier dans l’activité cultuelle privilégiant la vie qui se déroule dans l’église, oubliant la vie des hommes hors de nos édifices religieux. Faut-il rappeler telle et telle parole d’Amos, comme : “je hais vos belles cérémonies et holocaustes. Faites plutôt couler la justice et le droit”. Le livre d’Amos ne fait que 9 chapitres et il n’est pas compliqué à lire quand il interroge l’insouciance des possédants. C’est dans la même logique que le Magnificat : il déploie la puissance de son bras, il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Si telle est la volonté de Dieu, il importe que nous mettions en œuvre son attente, une attente révélée aussi par le Christ, fils de Marie. Les chemins que le pape François a pris peuvent éclabousser. Ainsi les réflexions à partir de l’encyclique Laudato si ! montrent que le “bien commun universel” n’est pas respecté par les grandes organisations de la société et que les premiers à en souffrir seront les pauvres (accès à l’eau, aux ressources primaires de l’agriculture ou de la pêche, effet du CO2 sur l’environnement des plus pauvres…). Nous devons continuer à chanter le Magnificat avec Marie, avec le souci de mettre en œuvre au concret les vœux que nous prononçons dans nos prières.
Autre parole que nous pouvons méditer et mettre en œuvre : la réponse de Marie à l’ange : "Je suis la servante du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole" Luc 1,38. EH