Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie

Fête du baptême du Seigneur

Dimanche 10 janvier Fête du baptême du Seigneur

Isaïe 55, 1-11 ; 1 Jean 5, 1-9 ; Marc 1, 7-11

 

La tradition de fêter le baptême du Seigneur est toute récente : 1969. Autrefois, il y avait dans la liturgie l’octave -huitième jour- après l’épiphanie. Dans l’évangile de Marc, que nous lisons cette année, il n’y a pas de récit de l’enfance. Il commence directement avec la rencontre entre Jean Baptiste et Jésus, ainsi que son baptême. Il semble que l’on ait retrouvé les vestiges du lieu de ce baptême, en bordure du Jourdain, héritage de la visite de la reine Hélène lors de son périple en Palestine.

 

Le baptême du Seigneur est une manière de signifier le début de la vie dite publique du Seigneur. Ce n’et pas encore le baptême chrétien. Le rite que pratique Jean baptiste existait dans certains juifs pour signifier la volonté de se convertir et d’être purifié des péchés, de la part des nombreux auditeurs de Jean, convaincus par sa prédication. Ce geste n’avait rien à voir avec les rites du Temple à Jérusalem. En ce sens Jésus n’avait nul besoin de vivre ce geste. Ce geste signifie que Jésus prend place au milieu du peuple qui reconnait sa condition de pécheur et veut être pardonné par Dieu. Jésus se montre ainsi solidaire d’un peuple pécheur.

 

Dans l’Evangile selon saint Jean que nous lirons dimanche prochain, des disciples de Jean Baptiste sont invités à aller à la rencontre de Jésus. Dans le récit parallèle de Marc, sitôt baptisé, Jésus s’éloigne et deux versets évoquent Jésus en prière, entourés des bêtes sauvages et des anges qui le servaient. Durant quarante jours, il fut tenté. (12 et 13.). La rupture entre Jésus et Jean est alors présentée et Jésus proclame l’Evangile de Dieu : Le règne de Dieu s’est approché, convertissez-vous et croyez à l’Evangile. C’est ce que ferons les disciples après la mort et la résurrection de Jésus.

 

Selon Marc, c’est au bord du lac de Galilée que se fera la rencontre des premiers disciples : Pierre et André, Jacques et Jean : Venez à ma suite et je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. Le mot-clé de ce début d’Evangile, c’est “proclamer l’Evangile de Dieu”. Le mot Evangile nous est trop familier pour mesurer l’importance que voulait en donner le baptiste. Il l’utilisera sept fois dans son Evangile, dont trois fois dans son introduction (1,1-15). A partir du second Isaïe, le mot avait pris une valeur religieuse et signifiait la Bonne nouvelle venue de Dieu, la venue du Royaume annoncé. L’Evangile, c’est Jésus lui-même qui doit être proclamé sur toute la terre.

 

La seconde lecture, tirée d’une lettre de Jean invite à comprendre ce que peut être l’amour de Dieu : croire en Jésus et mettre en œuvre ses commandements. Ce texte fait aussi référence à l’obligation juridique qu’il y ait deux témoins, selon les tribunaux, pour confirmer un témoignage. Jean précise : trois, qui sont l’Esprit, l’eau et le sang. Il faisait ainsi référence au récit de la passion (il faudrait relire le récit selon saint Jean, fin du ch.19).

 

Cette fête du baptême du Christ est aussi l’occasion de nous rappeler notre baptême. Par le baptême nous sommes devenus enfants de Dieu. Comme Jésus, en nous, amour de Dieu et amour des frères sont indissociablement unis. Puissions-nous être les témoins du Père, du Fils et de l’Esprit. E.Hennart