De la mort à la vie avec le Christ

18ème dimanche ordinaire.

Qohelet1,2 et 2,21-23 ; Colossiens 3, 1-5 ; 9-11 ; Luc 12, 23-21.

 

“Vanité des vanités, tout est vanité”. Ainsi commence la liturgie de la Parole ce dimanche. Faut-il interpréter tout est du vent ? Comment convient-il alors d’interpréter les textes sur la création, en particulier l’encyclique Laudato Si : sois béni messire, pour le soleil, la terre, la lune et tout l’univers. Que pensait donc le pauvre d’Assise ? Lire, c’est donc une invitation donner sens à des textes, en revenant d’abord  à leur origine et au contexte de rédaction, puis le rapprocher de notre contexte de lecture. Or, les lectures de ce jour sont pleines de contrastes et nous invitent à reclasser toute chose non selon nos valeurs habituelles, mais selon les valeurs que le Christ souhaitait enseigner à ses disciples. Dire qu’aux yeux de Dieu tout ce qui existe n’est que du vent, du vide, cela n’a pas de sens, car comment serait-il possible que Dieu se soit rendu proche de nous ? Certes, nous ne valons pas grand-chose ! Pourtant Christ est venu chez nous, en nous, pour que chacun de nous ait part à sa vie.

 

Le livre de Qohelet est l’expression d’une certaine sagesse du dernier siècle avant Jésus. Qu’il exprime le doute sur les activités humaines, les choix humains peut corresponde à nos propres pensées à certains moment de l’existence, mais en faire un règle générale ne correspond pas à la ligne directrice de la pensée biblique et chrétienne. On trouvera bien des textes qui expriment tout autre chose, par exemple ce psaume 8 qui dit l’émerveillement devant l’homme création de Dieu, ou l’attitude du Christ devant de nombreuses personnes rencontrées au bord du chemin et qu’il remet debout… La parabole de l’Evangile de ce jour invite à donner sens à tout ce qui est vécu. Ce n’est pas la mort comme fin de tout qui est critère de l’existence, mais ce que chacun a pu construire à partir de ce qu’il a reçu : non pas des greniers pour amasser ses trésors, mais bien plutôt des allées par où cheminent les dons et les grâces que nous pouvons répandre. Comme l’exprime la chanson de Scouarnec, chantée par Mannick : “Il restera de toi ce que tu as donné” !

 

Les textes de ce dimanche sont donc invitation à prendre comme barème pour nos vies, les barèmes mêmes de Dieu, un Dieu qui a fait de nous ses enfants,  un homme en qui Jésus choisit d’habiter. Certes l’homme ancien existe, mais Christ et son Evangile propose de bâtir un homme nouveau non replié sur lui-même et ses biens mais ouvert pour donner, distribuer le peu qu’il a reçu. Nous nous souvenons de la récente lecture de la veuve de Sarepta… elle est un exemple très ancien dans la Bible, où cette femme, avec les trois fois rien qui lui reste arrive cependant à faire vivre la charité et celui qu’elle rencontre ! Bien avant Jésus-Christ, elle avait revêtu le visage du Christ, le visage de l’homme conforme à celui de son Créateur… A nous de choisir ces mêmes critères, non les nôtres, mais ceux de Dieu et de son Christ. EH

 

Nous aurons une prière ce  dimanche pour ceux qui sèment la mort plutôt que la vie autour d'eux. Tuer un vieillard de 86 ans déshonore les artisans de ce crime comme tous les actes criminels revendiqués au nom de Dieu miséricordieux ou d'Allah. Puissent les fils de lumière ne pas laisser le doute s'installer en eux.