Il m’a vêtu du manteau de la justice.
3ème dimanche de l'avent
Isaïe 61, 1-11 ; 1 Thessaloniciens 5, 16-24 ; Jean 1, 6-28
Le nom de ce dimanche s’appelait gaudete, reprenant le premier mot de l’introït grégorien, chant d’entrée pour ce 3ème dimanche de l’avent. On remarquera l’orientation des lectures de ce jour : L’esprit du Seigneur et sur moi et Je tressaille de joie ; la lettre aux Thessaloniciens : soyez toujours dans la joie ; enfin et surtout l’évangile de Jean : “au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas !” Comme pour dimanche dernier, il s’agit d’une Bonne nouvelle à proclamer, à entendre, et dont il faut se réjouir : le Seigneur est proche.
Le témoignage de Jean-Baptiste est un témoignage en creux : “je ne suis pas celui que vous attendez…”. Que cherchaient donc les foules qui affluaient au bord du Jourdain ? Pas seulement confesser leur péché, mais surtout voir celui que l’on attendait. Ce Jean-Baptiste, ne serait-ce pas lui ? Non, mais quelqu’un qui le précède. IL n’était pas la lumière, mais celui qui crie dans le désert “Préparez le chemin du Seigneur”.
C’est intéressant d se remémorer le travail de parole accompli par le baptiste. Les évangiles montrent la succession de Jean à Jésus, dont la mission est de proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu. La citation d’Isaïe 63 faite ce dimanche précise la responsabilité de l’envoyé de Dieu, par exemple faire germer la justice et la louange, mais encore guérir ceux qui ont le cœur brisé et proclamer les bienfaits accordés par Dieu.
Ce sont autant d’attitudes dont les disciples d’hier et d’aujourd’hui sont les dépositaires, car il nous revient de développer la justice aujourd’hui, pas seulement la paix, mais la justice dont le fruit est la paix. Plusieurs fois ces mots sont associés, dans les psaumes et en Isaïe (par ex. Is. 32, 17). Le pape Jean-Paul II associera plusieurs fois, dans ses messages du 1er janvier la paix et le développement des peuples.
Si l’Eglise d’aujourd’hui se rétrécit au point de ne trouver d’importance que dans l’activité interne à ses murs, il faudra oser entendre le pape François demander d’aller aux périphéries, ce qu’il vient de faire encore avec la Birmanie et les Rohingyas, comme il l’avait fait à Lampedusa. Entendre et mettre en œuvre le souci de dépasser les frontières (des ponts et non des murs criait-il à Donald Trump). Peut-on espérer de l’Eglise qu’elle continue à œuvrer hors les murs pour la justice, la paix, le développement des peuples, et ne pas se résigner à tout ce qui fait baisser les bras ? EH