Mystère maintenant manifesté

4ème dimanche de l'avent

Dimanche 20 décembre 4ème dimanche de l’avent.

Mystère maintenant manifesté

2 Samuel 7, 1 à 16 ; Romains 16, 25-27 ; Luc 1, 26-38.

 

L’évangile proposé à la lecture cette année (Marc) ne dit rien de l’enfance de Jésus. Le liturge chargé d‘organiser lectionnaire a donc choisi pour l’évangile le texte de l’annonciation selon Luc. La première lecture évoque la promesse faite à David que sa descendance tiendrait pour toujours. Peu à peu s’est développée la tradition d’une lignée d’où naitra le Messie. Bref, ce dernier dimanche avant la fête de Noël nous invite à méditer le long chemin d’humanité de la Bible qui nous mène à la venue de Jésus, comme l’un d’entre nous. De nombreux croyants, dans leurs moments de joie comme dans les moments de peine ont voulu garder un œil tourné vers Dieu, amour pour les hommes.

 

L’histoire de David est aussi à méditer : ce petit berger de Bethléem qu’on n’avait même pas voulu appeler pour le présenter au prophète lors de sa visite, c’est pourtant lui qui deviendra roi, ancêtre de la famille de Jésus. Quelqu’un me demandait il y a quelques jours : qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui est symbolique ? Toute cette histoire, ces histoires contenues dans la Bible ? Faut-il les prendre au mot ? Vrai ou pas vrai ?

 

Ce n’est pas la bonne question. Ces histoires ont été retenues, transcrites sur des feuillets au fil des siècles. On a même chanté : “Depuis plus de 4.000 ans…” Toutes ces histoires viennent nous faire comprendre que notre vie, ce n’est pas rien aux yeux de Dieu. Il y a de belles pages, il y en a de bien tristes. C’est pour tous ceux qui ont vécu ces pages que Jésus et venu. Préparer Noël, c’est accepter de participer à cette histoire. “Tu es venu chez nous, tu es venu pour nous, vois ce qu’est cette vie”.

 

Peut-être avons-nous envie de dire que “ce n’est pas une vie”, surtout avec cette pandémie. Préparer Noël, c’est prévoir d’apporter à la crèches les milliers de geste (et même s’il n’y en a qu’un) où s’exprime la force d’aimer et de partager. Le pape François commence la lettre « Fratelli tutti » en accumulant les signes de désolation qui emplissent la terre. Pourtant il ose proposer à chacun de devenir frères les uns des autres.

 

Notre évêque Olivier rencontrait les prêtres du doyenné d’Arras. Ce n’est pas le même presbyterium qu’il y a cinquante ans. Mais il a rappelé sa conviction d’une Eglise qui fait corps, sa conviction d’une Eglise qui saura transmettre le message de Noël, message d’un Dieu qui se fait proche des hommes. “Comment cela va-t-il se faire ?” Je ne sais pas ! pourtant il appartient aux communautés de faire que la Parole résonne. Les histoires de la Bible, qu’on appelait autrefois l’histoire sainte, c’est celle que l’on bâtit jour après jour. Ce ne sont pas de belles histoires tous les jours, mais c’est une histoire que l’on construit jour après jour pour que grandisse le Corps du Christ, un corps qui devient plus fraternel.

 

A chacun de mettre une goutte d’huile pour que çà grince moins, à chacun d’y faire brûler un grain d’encens, pour que cette vie devienne plus odorante. L’Apocalypse évoque cette fumée d’encens qui parfume le ciel. Il précise que cet encens, ce sont les prières des saints… les saints, ce sont ces homes et ces femmes de la terre qui osent lire leur appartenance au Christ. N’oubliez pas que vous en êtes ! Abbé Emile Hennart.