Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit
Fête de la Trinité
Deutéronome 4, 32-40 ; Romains, 8, 14-17 ; Matthieu 28, 16-20
La transcription de la fête d’aujourd’hui se fait en langage philosophique « la Trinité ». L’affirmation première faite par Jésus est qu’il y avait le Père et, qu’après son départ il nous nous laisserait pas orphelin et qu’il enverrait le paraclet (défenseur, avocat ou conseiller). Le mot “Trinité” peut ne pas nous aider pour comprendre notre relation à Dieu, Père Fils et Esprit. La manière dont Matthieu parle du départ de Jésus est l’inscription dans le texte d’un Evangile de ce qui était devenu une certitude pour les premiers chrétiens dans les années 80-90 : Jésus ne nous a pas abandonnés, laissés seuls.
Saint Jean, à sa manière, avait présenté la place que prendrait l’envoyé du Père et du Fils. Ce sont surtout dans les chapitres 13-17 que Jean précise sa foi en l’Esprit de Jésus. Si nous allons relire les Actes des apôtres, nous découvrons que l’Esprit est celui qui vient bousculer les croyants à témoigner de Jésus. C’est en ce sens qu’i faut comprendre la comparaison du don de l’Esprit comme “langues de feu”, celui qui souffle auprès des témoins les paroles juste, tout comme Jésus avait essayé de témoigner de la relation entre lui et son Père.
Personnellement je regrette que peu de chrétiens (et d’artistes) interprètent ces “langues de feu” au sens de parole de feu, parole dévorante qu’il me tarde de proclamer, ainsi que le fera Pierre dans son discours, le jour de Pentecôte. Langue de feu…, c’est-à-dire parole qui parle, parole qu’il est facile à comprendre, et non comme pour ces Corinthiens que Paul apostrophe : “si ta parole n’est pas compréhensible par l’Assemblée, garde-là pour chez toi… à moins que tu n’aies, près de toi, un interprète fidèle…” (1 Corinthiens 14 26-32).
Dans les récits du baptême de Jésus, l’Esprit-saint est associé comme celui qui vient confirmer la relation de Jésus à son Père : le Père et le Fils. Pour l’apôtre Pau, aux Romains, c’est ce même Esprit qui fait de nous les fils du Père, qui crie en nous Abba, Père, comme nous le faisons à chaque eucharistie avant la communion. Ce peut être notre méditation pour la fête d’aujourd’hui : notre relation à Dieu grandit par l’Esprit qui nous a été donné.
Petit détail de la finale de l’Evangile de Matthieu lue ce jour : “Quand les disciples virent Jésus, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes”. Les lendemains de Pâques ne furent pas aussi immédiatement des temps de foi… il a fallu du temps aux disciples pour entrer dans la compréhension des paroles que Jésus avait dites : certains eurent des doutes… Souvenons-nous-en. EH.