Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père.

3ème dimanche de carême

Dimanche 15 mars. 3ème dimanche de carême.

Exode 17, 3-7 ; Romains 5, 1-8 ; Jean 4, 5-42.

 

La première lecture évoque l’impatience des Hébreux au désert, et le don de l’eau, à la source de Massa. L’Evangile est un long épisode appelé la Samaritaine. La seconde lecture rappelle la certitude et la confiance de Paul en l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ.

 

Au doute manifesté par les Hébreux succède la découverte que Yahvé n’abandonne pas son peuple : “Dieu est-il au milieu de nous, oui ou non ?” Cette première lecture nous invite à renouer la confiance envers Dieu. Quant à l’Evangile, beaucoup de symboles sont sous-jacents à l’exercice d’interprétation. Tout d’abord la rencontre auprès d’un puits : c’est ainsi que Moïse rencontre les filles de Jethro. C’est ainsi qu’Isaac et Jacob trouveront l’alliance avec leur épouse au bord d'un puits.

 

La rencontre de Jésus avec la femme de Samarie invite à découvrir l’Alliance nouvelle entre Jésus et le peuple de Samarie. Or, dans cette histoire, trois choses séparent Jésus et cette femme : le pays, la religion, le sexe. Saint Jean fait remarquer l’incongruité de passer par la Samarie (plutôt que le long du Jourdain. La femme fait remarquer à Jésus qu’il n’est pas habituel qu’un juif parle avec une Samaritaine ; enfin les apôtres s’étonnent que Jésus parle avec une femme. La seconde partie de l’Evangile peut attirer notre attention. Tout d’abord l’initiative de cette femme d’annoncer la Bonne nouvelle aux habitants de son village. La fait que tous viennent à la rencontre de Jésus sur les dires de cette femme, permet de penser que cette femme fut une des premières apôtres à annoncer Jésus-Christ. Enfin, la conclusion n’est pas sans évoquer la résurrection : Jésus demeure chez eux, mot cher à saint Jean : il y demeura deux jours. Enfin l’affirmation de foi : “ Nous savons que c’est vraiment lui, le sauveur du monde”.

 

La pape Benoit XVI a repris et médité cet évangile dans l’exhortation post synodale sur la nouvelle évangélisation en octobre 2012. On peut ainsi lire au premier paragraphe : “Comme Jésus au puits de Sychar, l’Église aussi ressent le devoir de s’asseoir aux côtés des hommes et des femmes de notre temps, pour rendre présent le Seigneur dans leur vie, afin qu’ils puissent le rencontrer, car seul son Esprit est l’eau qui donne la vie véritable et éternelle”. Cette méditation peut aussi servir de réflexion au moment où les évêques insistent tant sur la mission, où le pape invite à porter nos pas hors des sentiers battus, aux périphéries.

 

Ce troisième dimanche de carême est à vivre comme une invitation à sortir du doute (première lecture), à oser porter la Parole là où est notre vie, comme la samaritaine. La rencontre personnelle avec le Christ a provoqué cette “étrangère” à porter la mission même si elle ne faisait pas partie du groupe restreint. D’ailleurs, une fois encore, les apôtres ne comprennent rien à ce qui se passe sous leurs yeux.

 

La relation que nous entretenons avec le Christ doit être pour nous l’occasion de nous relancer au service de la mission. Beaucoup d’obstacles ou de motifs peuvent attiédir le désir en vue de la mission. Il est temps de repartir. On ne s’étonnera pas que le pape François redise aux évêques de France en visite ad limina à Rome combien il est urgent d’annoncer dans nos diocèses, paroisses et mouvements ce que saint Paul à oser faire après son chemin de Damas : alors que nous n’étions encore capable de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous. Abbé Emile Hennart

 

Il ne faut pas oublier les catéchumènes qui seront baptisés dans la nuit de Pâques. Cet évangile est lu et médité pour l'un des trois scrutins  sur le chemin de Pâques.