Il n’est pas bon que l’homme soit seul !

27ème dimanche ordinaire

Genèse 2, 18-24 ; Hébreux 2, 9-11 ; Marc 10, 2-12

Première réflexion, à partir du second chapitre de la Bible, lu en première lecture : Pourquoi faut-il donc que les responsables ecclésiastiques au I0ème siècle aient imposé le célibat à tous les prêtres de rite latin ? C’est un sujet en pleine actualité depuis quelques mois, qui fait résonner le texte proposé ce dimanche autrement qu’on ne l’aurait fait en d’autres occasions. Ce serait aussi une interprétation du texte de l’Ecriture qui éloigne probablement du projet du rédacteur. Il voulait placer l’homme au sommet de la création, comme l’œuvre la plus accomplie. Il lui a aussi laissé la liberté de faire le bien et le mal (se souvenir de l’arbre du bien et du mal auquel on ne peut toucher : l’homme ne peut décider de ce qui est bien et de ce qui est mal).

 

Une autre partie du récit de la création présente l’homme comme responsable de la création. En ce temps où l’on insiste tant sur l’écologie, l’attention à la terre, c’est une bonne occasion pour relire avec des yeux renouvelés le récit de la Création. L’homme ne peut être “le chef” de la nature, celui qui pourrait en faire ce qui lui plait, mais il est plutôt le gardien, le dépositaire, celui qui est chargé de “veiller sur” A eux seuls, les deux paragraphes ci-dessus suffisent pour emplir notre méditation dominicale.

 

Dans cette gestion de la terre, il faut aussi associer la réflexion sur les déplacements de population. Ceux qu’on appelle immigrés ont-ils leur place dans la gestion de la terre, et les victimes des guerres, en Erythrée, Yémen ou Syrie, ailleurs aussi : quelle place, quelle attention ? On pourrait objecter comme Caïn : “Suis-je le gardien de mon frère ?”. Ce n’est sans doute pas la Bonne réponse à apporter à celui qui est venu pour que tout homme ait la vie, et qu’il l’ait en abondance.

 

En rapport avec le récit de la Genèse sur l’homme et la femme qui se reconnaissent mutuellement, le liturge de service a associé l’Evangile où Jésus répond aux pharisiens qui lui tendent un piège au sujet du mariage et de la répudiation. Il est probable que Marc ait été influencé par le droit romain dans la mesure où la femme peut aussi renvoyer son mari, ce que ne prévoyait pas le droit fondé sur la Torah. Ce qui laisse entendre une libre interprétation de Marc par rapport au texte d’origine. Sans doute devons-nous, aujourd’hui encore savoir interpréter les Ecriture et pas seulement redire sans réfléchir ce qu’a pu écrire Moïse mille deux cents ans avant Jésus ! Les arguments entendus depuis 4-5 ans à propos du mariage en droit français méritent d’être étudiés avec prudence tant ils sont loin de correspondre à l’esprit qui fut celui de Jésus.

 

Voici donc, ce dimanche, des textes qui provoquent à savoir lire et relire les Ecritures, un peu comme Matthieu le rapporte aux chapitres 5 à 7 de son Evangile. Que l’Esprit du Seigneur puiss nous inspirer afin de correspondre au mieux à ce qu’attend de nous le Seigneur aujourd’hui. EH