Dimanche 7 mai 4ème dimanche de Pâques

Actes 4, 8-12; 1 Jean 3, 1-2; Jean 10, 11-18

 

Notre lecture de l'Écriture est parfois partiale. récemment, je relisais avec un groupe d'étudiants l'histoire du Déluge et de Noé, son bateau et l'arc-en-ciel.  Les étudiants me demandèrent pourquoi Dieu était méchant. Je leur ai demandé où, dans ce passage on dit que Dieu était méchant.  On y parle de méchanceté, mais c'est de la méchanceté des humains. Je leur ai demandé de repérer les gestes qui, dans ce récit de mythologie, montrent la relation de Dieu à l'homme. Ils ont ainsi découvert que Dieu demandait à Noé de vérifier q'il avait embarqué suffisamment de provisions pour son équipage, un peu comme une mère vérifie le sac à dos du fils qui part en camp... . L'auteur du récit nous montre un peu plus loin Dieu fermant lui-même la porte du bateau derrière Noé... dernière vérification avant le départ.

 

Aujourd'hui, nous disons "Dieu nous aime"... mais ne savons plus exprimer les gestes concrets de sollicitude, comme aux premières pages de la Bible. Dans les dernières pages de la Bible, l'apôtre Jean répète sans cesse l'expérience qu'il a eue... voyez comme il est grand l'amour de Dieu, il nous a donné son propre fils. Jean l'a vu, l'a touché, a mangé ave lui, il a vu comment il a guéri l'aveugle moqué de tous, comment il a accueilli la femme condamnée par tous, comment il a relevé le paralysé ou redonné sa place à l'exclu. Jean a reconnu dans ces gestes posés le signe de la présence aimante du Père auprès de nous. Il précise que Jésus est envoyé, non pour punir et condamner, mais pour relever l'homme blessé et pour réconcilier.

 

La très belle histoire imagée racontée dans l'évangile de ce dimanche parle de berger, de brebis dans l'enclos, de mercenaire qui déguerpit à la première alerte, mais il parle aussi de brebis qui ne sont pas dans l'enclos... Ceux qui ont mis leur foi en Dieu, le Dieu de Jésus-Christ doivent toujours se redire cette parole confiante: oui, tu t'es fait proche de moi, tu t'es fait proche de nous... Cela n'empêche pas de douter, quand la tempête est trop forte. Le péché n'est pas de douter, mais de déserter le navire, et d'abandonner la relation jusqu'alors entretenue.

 

Aujourd'hui encore, les baptisés sont invités à suivre Jésus, à mettre leurs pas dans les pas de Jésus. La présence aimante de Dieu pour l'homme, pour tout homme se manifeste par l'attention des baptisés d'aujourd'hui à l'égard de leurs frères, baptisés ou non. La récente ordination des diacres à Boulogne sur Mer rappelle le ministère de service auquel tous les baptisés sont appelés, service qui ne se contente pas de donner quelque chose aux pauvres, comme le rappelait Mgr Jaeger, mais qui se vit aussi dans l’organisation de la société et de l’entreprise. L’Église a besoin que de nombreux témoins manifestent la présence du Christ auprès des exclus et des marginaux ; elle invite encore et toujours à prier le Pasteur et maître de la moisson.

 

La récente déclaration commune des Eglises chrétiennes en France devant le projet de loi sur les migrations rappelle que les baptisés sont citoyens à part entière et qu’ils n’ont pas à laisser à la sacristie leur point de vue sur l’aménagement de l’espace social. Plusieurs reportages radio, télé, journaux ont signalé le souci de venir en aide aux réfugiés à Calais, aux sans papiers et sans toit ailleurs. Comment pourrait-on comprendre la parabole du loup, du berger et du mercenaire, si l’on ne se soucie pas des brebis qui ne sont pas dans la bergerie

 

Le 4ème dimanche de Pâques est traditionnellement celui de la prière pour les vocations

 L'assemblée générale des religieuses du diocèse