Dimanche 18 juin, fête du Corps et du Sang du Christ

Exode 24, 3 - 8; Hébreux 9, 11 - 15 ; Marc 14, 12-16. 22- 26

 

Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction,

le rompit et le donna aux disciples , en disant :
"Prenez, ceci est mon corps." Puis, prenant une coupe,

et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous.
Et il leur dit : "Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude.
Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne,

jusqu'à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu."
Après le chant d'action de grâce, ils partirent pour le mont des Oliviers." Marc 14

 

euch03p euch03p  En quelques lignes, l'évangéliste Marc rapporte le geste du Christ qui deviendra le cœur, le sommet de toute vie chrétienne. Le geste et la parole du Christ interviennent au cours d'un repas de fête où les juifs rappellent l'alliance conclue entre Dieu et son peuple au désert, sous la conduite de Moïse... Il fallait rappeler l'évènement unique de libération/création du peuple d'Israël, rappeler l'évènement fondateur, sous la forme symbolique la plus simple et significative qui soit. Le peuple assemblé au pied du Sinaï donne son accord pour suivre le chemin tracé par le Seigneur: tout ce que le Seigneur nous a dit, nous le mettrons en pratique. C'est une adhésion pleine et entière, non du bout des lèvres qui s'est exprimée ce jour-là.

Qu'en est-il aujourd'hui de l'adhésion des baptisés à suivre Jésus, à prendre au sérieux l'Evangile, tout l'Evangile, et pas seulement du bout des lèvres. Mettre en œuvre la force de l'Evangile est un appel. Cet évangile est tout aussi exigeant dans l'amour porté à l'égard de Dieu que dans l'attention porté aux frères qui forment l'humanité.  L'eucharistie est le lieu où l'un et l'autre sont exprimés en assemblée. Il semble bien que Jean-Paul II dans sa lettre sur l'eucharistie, et Benoît XVI dans sa lettre "Dieu est amour" insistent sur les dimensions de l'amour au quotidien comme mise en œuvre du don reçu de Dieu. Ce n'est pas à un amour platonique mais un amour effectif, concret que nous sommes appelés.

Quand le Christ et les apôtres à sa suite utilisent l'expression "corps et sang", ce sont des juifs qui baignent dans la culture sémitique. Ils utilisent une expression  toute faite qui signifie la totalité de la personne humaine: mon corps et mon sang, c'est moi tout entier. Un français dirait c'est à prendre ou à laisser... vous prenez ce que je dis, ce que je suis, tout entier, et pas seulement du bout des lèvres. Celui qui est passionné de Dieu est aussi un passionné d'humanité, comme le Christ, Dieu, était un passionné d'humanité. Lorsque les baptisés, au moment de la communion, reçoivent le Christ dans leur main, ils disent amen... "oui, tout à fait d'accord!"