8 octobre, 27ème dimanche ordinaire

Genèse 2, 18-24 ; Hébreux  2, 9-11 ; Marc 10, 2-16

 

Récemment un journaliste soulignait la pratique typiquement française, lors du dépôt de lois, de proposer dans le même temps des amendements, des exemptions et des dérogations, qui permettent d’atténuer les textes ayant force de loi. Nous ne devrions donc pas être décontenancés devant la réflexion des pharisiens demandant à Jésus si les amendements prévus par Moïse sur le refus du divorce tiennent toujours !

 

Jésus renvoie ses interlocuteurs, spécialistes de la Loi, à la lecture des premiers chapitres du grand livre de la Loi : qu’y est-il écrit ? Sur ce, Jésus ajoute son commentaire : c’est bien parce que vous avez le cœur endurci que Moïse a toléré ces aménagements… est-ce seulement au sujet du divorce que nous avons le cœur endurci ?

 

On peut encore et toujours chercher des aménagements dans nos rapports à Dieu et au prochain. Il serait utile aussi de se demander de temps à autre : au profit de qui demandons-nous des aménagements : pour moi ou pour le prochain ? Dans l’évangile de ce dimanche, il est question du divorce, du rapport de l’homme et de la femme. Il est aussi question du rapport de l’adulte à l’enfant, c’est-à-dire à celui qui ne peut prendre la parole pour se défendre…

Nous serions donc bien inspirés de chercher à qui profite les aménagements que nous sollicitons : que ce soit l’interdiction de fumer, les exemptions d’impôts et autres objets de débats de société. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat n’interdit nullement à chacun d’interroger sa conscience. Chacun peut même brandir le premier mot de la devise républicaine : “liberté”, à condition de ne pas oublier le troisième mot : fraternité. Ce n’est ni l’Evangile, ni l’Eglise qui ont imposé au peuple républicain sa devise : Liberté, égalité, fraternité. Nous n’en serions que plus fiers si nous la mettions en pratique, dans le quotidien de l’existence.

 

Sur la délicate question de la séparation de deux êtres qui se sont promis fidélité, quelques lignes ne suffiront pas pour clore le débat. Retenons que le judaïsme, le christianisme à sa suite transmet une tradition humaine sur le couple et la famille, sur la place du corps. Il y a là une transmission philosophique et anthropologique de génération et génération. Les philosophies et anthropologies grecques et latines n’ont pas la même conception ni du corps, ni du couple que le monde de la Bible. Etre moderne, ce n’est pas choisir l’un contre l’autre, c’est savoir de où l’on vient, où l’on va et ce que l’on fait de l’existence présente.