12 novembre 32ème dimanche ordinaire
1 Rois 17, 10-16; Hébreux 9, 24-28; Marc 12, 38-42
Une scène de la vie quotidienne nous est présentée par l’évangéliste Marc. Il situe cette journée dans les semaines qui précèdent le procès contre Jésus. En quelques mots Marc propose une éducation du regard, une vérification de nos centres d’intérêts. La scène se situe à l'entrée du Temple de Jérusalem. Les disciples ont le regard attiré par ceux qui mettent une grosse somme d'argent à la quête. Or Jésus a le regard attiré par une indigente qui vient de glisser quelques centimes dans le tronc. Avez-vous vu cette femme, demande Jésus!
Je verrai bien cette scène dans un téléréalité show ! Mais je doute fort que ce lieu favorise l’éducation du regard et l'attention à ce qui se passe au coeur de l'homme quand il accepte d'avoir le coeur sur la main, quand il devient frère de son voisin.
Dans la prière, dans le cœur à cœur avec son Père, Jésus a pris l’habitude d’évoquer les faits et gestes de cette multitude dite anonyme, mais composée de milliers de fils et filles d’hommes qui ont du prix aux yeux de Dieu. Ma prière, c’est un temps de dialogue où je présente au Seigneur ce que mes yeux ont vu, ce que mes oreilles ont entendu.
Cette semaine, je pensais aux expressions des enfants qui se disaient les uns aux autres leur recette pour une vie de club réussie. Rien d’extraordinaire, mais tout simplement la vie quotidienne où l’on exprime comment vivre dans le respect et la fraternité. Il existe un mot barbare hérité des mouvements d’Action catholique : la révision de vie. C’est tout simplement s’arrêter et prendre le temps de regarder ce qui fait la richesse et la beauté des gestes humains, y discerner les traces de l'Esprit de Dieu. Faire cet exercice à plusieurs, cela permet d’être plus attentifs… Mais, pour cela, il faut comme Jésus prendre intérêt à cette personne qui ne met que deux piécettes dans le tronc, mais où s’exprime une telle force d’amour de Dieu !
Chacun de nous peut faire cet exercice d'attention et de prière. C'est une manière de "rendre grâce à Dieu" pour les merveilles d'amour qu'il a déposés au coeur de chacun, et nous avons pris le temps de le reconnaître.