Dès l'Avent, tourner notre regard vers Pâques
Quand catéchèse, liturgie et Art orientent notre regard
Beaucoup se souviennent du document « Aller au cœur de la foi », publié par les évêques en 2003. Ils invitaient à aller au cœur de l’évènement pascal : mort et résurrection du Christ qui nous réconcilie avec le Père et nous invite à vivre cette réconciliation entre nous. Jésus sur un ânon
A l’occasion de la mise en chantier des orientations pour la catéchèse, une équipe a été chargée de relire l’histoire de la liturgie. L’objectif était de proposer des temps de catéchèse communautaires autour des temps liturgiques, en s’inspirant de la grande Tradition.
Parmi les fruits de cette enquête : la manière de vivre l’entrée dans l’année liturgique nouvelle. La liturgie, à la fin du premier millénaire, proposait pour ce premier dimanche de l'année liturgique, la lecture de l’entrée de Jésus à Jérusalem, (l’actuel ‘dimanche des rameaux’, Matthieu 21, 1-19). Les moines artistes qui ont décoré par des enluminures l’évangéliaire d’Egbert (vers 980 à Reichenau) ont représenté cette scène qu’il nous faut « décoder », car l’image porte en elle bien des dimensions symboliques qui dépassent le simple reportage au sujet de Jésus sur un ânon.
Détail miniature EgbertAu centre, Jésus sur un ânon. De chaque côté deux groupes de 6 qui semblent former cortège. A l’arrière plan, un arbre.
L’attitude hiératique de Jésus fait penser à l’entrée de Jésus dans
En avant de la scène un autre groupe de 6 personnes, désigné par le mot ‘judei’. Les opposants (appelés ‘les juifs’ dans l’évangile de Jean) seraient-ils devenus aux aussi disciples. En ajoutant 6+6 nous obtenons le chiffre de la totalité, chiffre du peuple tout entier rassemblé autour de Jésus. C’est l’espérance proclamée par l’Ecriture, que les gens de toutes nations, race et culture seront rassemblés autour du Christ quand il reviendra pour rassembler tous les élus.
Entrée de Jésus à Jérusalem. Egbert, détailLes trois couleurs des manteaux jetés sous le Christ se retrouvent répartis dans les deux groupes et confirment ainsi l’hypothèse que ce tableau représente le temps de l’accomplissement, et non le temps de l’attente.
L’arbre en arrière plan peut faire penser à la malédiction du figuier maudit… sauf qu’ici, semble-t-il il fournit les branches nécessaires à l’acclamation du sauveur.
Symbolique de l'arbre: figuier maudit, figuier qui porte des fruits, l'arbre de la croix?
Cette interprétation inspirée par Louis Ridez peut retenir notre attention au moment où l’on se prépare à accueillir le petit Jésus dans la crèche… Tournons les yeux vers le cœur du mystère : il est grand le mystère de la foi » dit-on après la consécration… oui, il est grand, incompréhensible ce geste d’un Dieu qui se fait l’un de nous, qui est méprisé par notre humanité au point d’être crucifié… mais nous croyons que Dieu l’a relevé d’entre les morts. détail de l'évangiliaire d'Egbert
Pour ceux qui n’ont pas la mémoire du père Ridez pour remonter à la fin du premier millénaire, il suffit de chanter le très connu : »il est né le divin enfant… » avec le second couplet : ‘de la crèche au crucifiement Dieu nous livre un profond mystère… de la crèche au crucifiement, il nous aime inlassablement.’
Notes « l’évangéliaire d’Egbert ». Il est composé d’une cinquantaine d’enluminures qui ornent l’évangéliaire de l’évêque de Trêves. Service catéchèse et catéchuménat - Bayard, 96 p. 9,80 euros
Un CD-ROM est disponible 45 , rue St Jean-Baptiste de
Sources: On trouvera plus de renseignements dans "Des temps de catéchèse communautaires pour l'année liturgique, sous la direction de Jean-Claude Reichert. Préface de Mgr Christophe Dufour