10 décembre 2006 - 2éme dimanche de l'avent
Préparez le chemin du Seigneur
Baruch 5, 1-9 ; Philippiens 1, 4-11 ; Luc 3, 1-6
Jésus est inscrit dans l’histoire humaine
Au moment d’ouvrir son évangile sur « la vie publique » de Jésus, l'évangéliste Luc éprouve le besoin de préciser le contexte de la proclamation du message, au cœur de l’empire romain. C’est une manière d’inscrire la vie de Jésus dans l’histoire de l’humanité. Tibère, Pilate, Hérode, Philippe, Anne etc... ces noms ne nous intéressent guère, car ils ne sont pas de notre temps. Pour les premières communautés, non juives, il était utile de donner ces précisions, pour signifier que Jésus est un être incarné. Quand nous lisons ces quelques lignes, nous nous redisons : Jésus est venu un jour de l’histoire humaine ; ce n’est pas un pur esprit étranger aux réalités du quotidien : Jésus c’est un être humain, qui a vécu au milieu d’autres hommes, de son temps
Des images symboliques
qui s’inscrivent dans une expérience humaine réelle
En son temps, les premières paroles de Jean Baptiste ont une portée symbolique : préparez le chemin, aplanissez la route, comblez les ravins et abaissez les collines, c'était prêter un vêtement, ne pas exiger plus qu'il n'est possible, ou fair eun bout de chemin avec un autre voyageur... Ces images réinterprétées par Jean plongent leurs racines dans les paroles d’Isaïe, le prophète du retour, celui qui annonçait la fin de l’exil, le retour des exilés… vers 530 avant Jésus. Comment ne pas imaginer qu’alors on voulait rendre la route plus facile à ceux qui, épuisés regagnent leur pays : traverser l’aridité des zones désertiques, améliorer la viabilité des chemins et permettre aux plus fables de franchir les obstacles… ces images, nous les avons sous les yeux chaque jour, quand on parle de réfugiés, du Darfour ou d’Ethiopie, quand on parle des survivants d’un tremblement de terre ou d’un tsunami… rendre la vie moins pénible pour ces survivants, leur permettre le retour. Qui ne vibre aujourd’hui du désir de rendre la vie plus aisée aux plus démunis, physiquement, matériellement et moralement?
L’Evangile que proclame Jean, et bientôt Jésus,
l’Evangile que nous proclamons prend sens quand les dimensions spirituelles quittent le monde des idées, des bonnes intentions pour s’incarner dans la réalité quotidienne de ceux dont nous voulons nous rendre proches. A Calais, on prépare chaque jour des repas pour 500 réfugiés ; dans les principales villes de France, on ouvre pour la 22ème année les restos du cœur. Ce dimanche sera une fois encore celui de l’aide pour vaincre la maladie, et pour soutenir ceux qui en sont les victimes.
Ce même dimanche avec le CCFD, des animateurs se forment pouor voir comment sortir de l'ornière des gens et des peuples que le développement n'a pas rejoints.
Ailleurs, à votre porte sans doute, quelqu’un aide son voisin à démêler les méandres d’un formulaire déroutant (c’est-à-dire trace le bon chemin pour arriver au bout de ce formulaire). Ailleurs encore… à chacun de repérer le chemin d’humanité par où passe l’Esprit du Seigneur aujourd’hui.
Une étude de vocabulaire
Bien des images et expressions de notre vocabulaire appartiennent au domaine du chemin, de la route. Les repérer peut être une jeu de société, ce peut être aussi une méditation sur la condition humaine: chemin, cheminer, en route, au bord du chemin, en travers de la route, impasse, ornière, dans le fossé, aller, allez, je vais avec toi, franchir la marche, faire des ponts, tracer un itinéraire, traverser le gué, sortir du tunnel. repérez la dimension physique de l'image, découvrez la dimension symbolique que prend l'expression. On ne peut séparer la dimension symbolqique de l'expérience concrète dans laquelle l'expression trouve racine.
Si cela ne peut plus se faire, notre foi a perdu ses racines