24 décembre 2006 4ème dimanche de l'avent
Veille de Noël
Michée 5, 1-4; Hébreux 10, 5-10; Luc 1, 39-45
Ce trop court extrait du premier chapitre de Luc (39-45) ne prend sens que replacé dans l'ensemble du chapitre 1, où Luc provoque son lecteur à entendre le message de Bonne nouvelle. Ainsi la dernière ligne "Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des Paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur" s'adresse tout autant à Marie qu'au lecteur qui ouvre cet "Evangile, Bonne Nouvelle".
De la rencontre entre Marie et Elisabeth va naitre une expression de foi, appelée le "cantique de Marie", ou "Magnificat". L'expression de la foi se développent quand deux ou trois personnes acceptent de parler du fond de leur coeur sur ce qui fait leur existence. Expression de foi qui se continue en forme de prière. Ainsi en est-il de la suite du récit, où Marie rend grâce à Dieu: "mon âme exalte le Seigneur..." (Magnificat)
De nombreuses lignes de ce cantique font référence à des textes de l'Ancien Testament; il en est de même pour l'ensemble du chapitre. Pour Luc, c'est une manière de dire que Jésus n'arrive pas comme un cheveu dans la soupe, il est le fruit d'une longue attente, il est relié à tout un peuple qui a mis sa foi dans les paroles des prophètes. Un peuple qui a entendu et espéré la réalisation de ces promesses: "Le seigneur a posé son regard sur moi; il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse, il a jeté les puissants à bas de leur trône, il a élèvé les humbles; Les affamés, il les a comblés d biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides..."
Aujourd'hui, il est important de savoir se rencontrer à plusieurs pour échanger sur ce qu'est notre foi... Je l'ai constaté auprès d'une crèche, je l'ai vu lors de célébrations: quand on prend la parole pour dire sa foi, chacun est amené à regarder sa vie, la vie des hommes avec le regard de Dieu. Quand Marie et Elisabeth se rencontrent, elles ne disent pas que des banalités en attendant l'accouchement, elles donnent le sens de leur existence sous le regard de Dieu. A chaque baptisé de continuer cette expérience humaine et spirituelle.