Aujourdhui cette parole s'accomplit.

3ème dimanche ordinaire

 

 

 

 

Liturgie de l’année C : Néhémie 8, 1-10 ; 1 Corinthiens 12, 12-30 ; Luc 1, 1-4 et 4, 14-21

 

Dans les églises nous entendrons : « Commencement de l’évangile de Jésus-Christ selon saint Luc ». C’est le début de la lecture continue du troisième évangile. Le projet de l’évangéliste Luc est d’inscrire dans le temps, le temps présent, dans l’histoire, la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus et ses disciples : Parole proclamée et entendue jusqu’aux extrémités de la terre.

 

La compréhension de l’histoire du salut, selon Luc, se déroule en trois temps : Le temps d’Israël, (temps de la Promesse), le temps de la réalisation (vie mort et résurrection de Jésus), le temps de l’Eglise (temps de l’Esprit).

 

Les deux livres de Luc, évangile et Actes ne forment qu’une seule œuvre articulée autour de la Pâques. Ainsi la Pâque et l’ascension sont dans le même jour au ch. 28. Puis le temps de l’Eglise, commencé au ch 1, v.1 des Actes commencent par un temps de cheminement avant que les apôtres ne commencent à annoncer les évènements dont ils ont été témoins.

 

Luc se présente comme un écrivain historien, qui reconnaît choisir et organiser les éléments qui constitueront son récit. Son but est clairement exprimé : permettre de se rendre compte de la solidité de l’enseignement proclamé et reçu. Une lecture superficielle de son évangile n’est donc pas suffisant. Dés l’introduction, Luc fait signe à notre intelligence en vue d’une lecture « studieuse » !

 

A la suite des quelques lignes d’introduction de Luc (une seule phrase dans le texte d’origine), la liturgie propose d’entendre la première intervention publique de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm. Nous avons retenu, grâce aux chants cette phrase « l’Esprit de Dieu repose sur moi », mais nous sommes moins attentif à l’intervention « personnelles » de Jésus : « Cette parole de l’Ecriture, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Les études juives et chrétiennes faites sur les techniques d’interprétation au temps de Jésus font apparaître l’importance de cet aujourd’hui : dans la synagogue, on ne lit pas l’Ecriture simplement pour se souvenir des évènements passés… mais en vue de confirmer que aujourd’hui encore le Seigneur est présent : aujourd’hui cela se réalise.

 

Les recherches sur l’historicité positive de chaque épisode de l’Ecriture ne doivent pas nous faire perdre la conviction de foi : c’est aujourd’hui que le Seigneur ne rend proche de nous. L’aujourd’hui de Dieu, ce n’est pas seulement une expression théologique, c’est aussi l’expression de l’aventure spirituelle de chaque croyant. Aujourd’hui, -c’est-à-dire ce 21 janvier-, le Seigneur se rend proche de nous et manifeste son intérêt pour le pauvre, le prisonnier, l'opprimé, l’exclu… A cette présence et ce souci dont parle l’Ecriture, chacun, aujourd’hui, peut répondre  « présent » ou « absent ».