15. Dans l'espérance de la résurrection
Les premières affirmations des chrétiens concernant Jésus affirment : "Christ est mort, Christ est ressuscité". Ces deux affirmations sont indissociables, dans la bouche des premiers chrétiens. Paul l'écrit de manière solennelle dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, écrite dans les années 50: "Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restés attachés... Je vous ai transmis en premier lieu ce que j'avais moi-même reçu: 'Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures'..." ou encore Pierre: "Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l'a ressuscité, nous en sommes témoins!" (Pentecôte, Actes 2).
Méditation
L'insistance sur la souffrance et la mort avaient tant envahi les quatre derniers siècles avec la notion de dette à payer et de rachat au prix du sang, qu'il a fallu attendre le concile Vatican II pour remettre les choses à l'endroit, selon les textes des Écritures. Le chemin de croix n'a de sens que s'il conduit vers Pâques, c'est-à-dire vers l'espérance. Sinon, c'est un relent de sadisme, de masochisme. La pensée du concile avait été préparée et étayée par la réflexion et la méditation de nombreux prédicateurs et théologiens. Ratzinger lui-même récuse l'idée d'un Dieu qui réclamerait un sacrifice humain, le sacrifice de son fils, pour honorer la dette, assouvir la justice... " autant cette idée est répandue, autant elle est fausse". Il faudrait relire ce qu'en dit Saint Jean à propos du pasteur qui défend aprement ses brebis parcequ'elles sont à lui (Jean10, 18-20)
Le livre de l'Apocalypse est éducateur de foi en ce qu'il fait comprendre que Dieu ne paie pas de dette à l'ennemi, ni qu'il rachète son bien, mais qu'il va enchaîner l'auteur du mal et libérer ses enfants. C'est ce que nous disons dans le Notre Père "délivre-nous du Mal". Appel à la liberté et entrée dans l'Alliance nouvelle sont les maîtres-mot du passage du Christ parmi nous.
Prière
Nous t'adorons, toi Jésus le Vivant. Tu t'es abaissé et tu nous as élevés, tu t'es humilié et tu nous as honorés, tu t'es fait pauvre et tu nous as enrichis. Tu as été souffleté comme un esclave et tu nous as affranchis.
Tu t'es dépouillé de tes vêtements et tu nous as revêtus. Tu as été couronné d'épines et tu nous as fait rois, tu es mort et tu nous as fait vivre; tu as été mis au tombeau et tu nous as réveillés.
Tu es ressuscité dans la gloire et tu nous as donné la joie. Tu t'es élevé au ciel et tu nous y as emportés, tu nous as envoyé l'Esprit et tu nous as sanctifiés.
Béni sois-tu, toi qui es venu, qui viens et qui reviendras. Amen, Alléluia, Viens, Seigneur Jésus!