La veillée pascale au coeur de la foi chrétienne
Aller au coeur de la foi - explication
Première partie: Lumière au cœur du monde.
Bénédiction du feu nouveauDes milliers de chrétiens se rassembleront hors de l'Église, dans la nuit.
Ils allumeront et béniront un feu... Rien de bien original, sauf que...
par ce geste ils affirment qu'au cœur de notre nuit, il y a une lumière.
Cette lumière c'est le Christ Jésus, Parole de Dieu.
"Au commencement était la Parole,
et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu".
"Elle est venue dans le monde.
Elle était la vie, la Lumière des hommes",
"Et la lumière brille au milieu des ténèbres. (Jean, ch. 1)"
Le crois-tu?
Prends le temps de regarder,
regarder en toi et autour de toi:
en quoi la Parole de Jésus, son Évangile, Bonne Nouvelle
éclaire les évènements de ta propre vie, tes questions, tes doutes, tes attentes.
En quoi le chemin de Jésus est un chemin de vie?
La première étape de la veillée, c'est dehors, dans la nuit,
c'est-à-dire dans la nuit des hommes, dans la nuit du monde, dans notre nuit :
"Christ notre lumière! C'est toi qui éclaires!
C'est toi qui réchauffes! C'est toi qui rayonnes! "
Dans l'Église illuminée par les flammes de nos bougies, nous entrerons et nous nous tiendrons devant Dieu pour lui dire toutes les raisons que nous avons de le chanter.
Cette première étape se termine par une prière d'action de grâces qui évoque quatre nuits considérées comme des appels à passer des ténèbres à la lumière. (suite: la symbolique des 4 nuits)
Invitation des évêques à se centrer sur le Christ de PâquesAller au cœur de la foi
La symbolique du passage des quatre nuits.
Dans l'Église illuminée par les flammes des bougies,
les chrétiens et les futurs baptisés entrent et se tiennent devant Dieu pour lui dire toutes les raisons qu'ils ont de le chanter.
Cette première étape se termine par une prière d'action de grâces qui évoque quatre nuits considérées comme des appels à passer des ténèbres à la lumière.
La nuit des origines.
La première évocation fait référence au livre de la Genèse ch.3. Elle évoque le moment où Adam et Ève se lèvent contre Dieu, dans le désir d'être "comme Dieu". Au lieu de vivre en partenaires, en dialogue avec Dieu, ils écoutent la voix intérieure qui les incite à être comme Dieu, à prendre la place de Dieu. Cette voix les incite à désigner, à décider par eux-mêmes de ce qui bien et mal, de ce qui est vrai et faux. Choisir contre Dieu, c'est se détourner de la lumière, c'est entrer dans la nuit. Recevoir la relation au Dieu Père, Fils et Esprit, c'est s'ouvrir à la lumière. Au-delà du "permis et défendu", représenté par les artistes sous l'image de la pomme, la Bible in,vite à penser notre relation à l'autre que l'on nomme Dieu.
A Chacun de nous aujourd'hui, il est aussi proposé de devenir partenaire de Dieu d'entrer en alliance avec lui, de faire partie de sa famille. On peut ne pas connaître ni comprendre cet appel. On peut également le refuser.
La nuit de l'exode.
C'est le moment du passage, de la délivrance, du pays d'Égypte vers une terre autre. Le récit se trouve au livre de l'Exode aux ch.12 à 15. L'Écriture, en forme d'épopée et donc en développant l'exagération légendaire, puis l'interprétation qu'en a fait le cinéma d'Hollywood ne nous aident pas à comprendre l'acte de foi ces hébreux et de leurs descendants: "Dieu n'abandonne pas le peuple de ceux qui se fient en lui. Il les accompagne dans leur marche chaotique au milieu du monde".
Le passage de la Mer Rouge est une étape vers la rencontre au Sinaï, là où le peuple des hébreux, guidés par Moïse fera alliance avec le Yahvé
La nuit du tombeau
Le Christ est passé par la mort. Nous croyons qu'il est passé de la mort à la vie. C'est au cœur de la nuit du tombeau, nuit de l'épreuve que naît la foi en la résurrection. Nous croyons que le Christ arrache au mal tout homme qui met sa foi en lui. Il lui donne la grâce de renaître à la vie, et de vivre dans la grâce de fils de Dieu.
La nuit d'aujourd'hui :
Notre passage aujourd'hui,
comme au jour de notre baptême.
Par le baptême, nous avons été plongés dans la mort du Christ et ressuscité avec lui à la vie de Dieu. Nous recevons de lui la force qui purifie du péché et nous rend agréables devant Dieu. Heureuse nuit où le ciel s'unit à la terre, où l'homme rencontre Dieu.
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Aller au cœur de la foi
Deuxième partie:
A l'écoute de la Parole. Le temps des lectures..
Un appel au passage
Entrés dans l'Église, après avoir acclamé le Christ Lumière pour le monde, les chrétiens écoutent plusieurs morceaux choisis parmi les deux mille pages que compte la Bible (Premier et deuxième Testament).
Habituellement, deux ou trois lectures de l'Ancien Testament sont retenues sur les sept proposées... Essayons de repérer le fil conducteur qui parcourt cette accumulation de textes: c'est un chemin pour aller au cœur de la foi.
Ouvrir la bible est, d'une certaine manière
ouvrir la mémoire de la famille. C'est souhaiter se ressourcer
pour continuer la route tracée par des prédécesseurs.
A la différence d'autres religions, les catholiques croient que l'avenir n'est pas écrit à l'avance dans le grand livre. Ils croient aussi qu'il ne suffit pas de recopier ce qui a été écrit. Ils pensent que la lecture de l'Écriture peut, au souffle de l'Esprit inspirer notre réponse face aux évènements quotidiens comme exceptionnels de toute existence, inspirer une réponse à l'attente de Dieu, dans la lignée de ce qu'a fait le Christ Jésus.
Il ne peut être question ici de faire une étude systématique et approfondie, à partir de l'exégèse ancienne et moderne ou des homélies des pères de l'Église et prédicateurs actuels. Le souhait est d'ouvrir un chemin de compréhension et de méditation. Parole écrite pour des croyants, c'est à nous, aujourd'hui, de la rendre actuelle.
Première lecture : Genèse 1, 1 à 2,4
Poème de la Création
C'est la toute première page de nos bibles. Le poème de la Création.
Invitation à l'émerveillement devant les merveilles de l'univers et de la vie.
Appel à croire que toute vie d'homme et de femme a du prix aux yeux de notre Dieu.
Nous croyons que notre Dieu place l'homme et la femme au sommet de l'univers.
Il nous confie la création, pour notre bien, et pour qu'elle se développe.
Le poème est rythmé par le refrain "Et Dieu vit que cela était bon"
Prenons le temps d'un regard sur le monde:je choisis d'avoir sur le monde le regard qui est celui du Père. Je sais qu'il y a des misères, des souffrances et des malheurs. Mais la vie, en particulier la vie développée par l'homme c'est quelque chose de fondamentalement bon. En suis-je persuadé? C'est le cœur de notre foi.
Petite visite pour aller plus loin
Deuxième lecture: Genèse 22, 1 à 18
La ligature (le sacrifice) d'Isaac
Une histoire épouvantable: Dieu qui demanderait à Abraham de sacrifier son propre enfant. Le titre habituellement donné est "le sacrifice" , ou "l'épreuve imposée par Dieu". Les historiens du chemin de la foi laissent entendre que ce texte est écrit au milieu de nombreuses civilisations qui trouvent normal de sacrifier ce que l'on a de plus cher pour plaire à la divinité. La foi du rédacteur de la Genèse oblige ses contemporains à faire un pas vers l'humanisation de l'humain, quand il fait comprendre qu'on ne peut sacrifier aucune vie humaine, même "pour plaire à Dieu".
Ne sommes-nous pas parfois tentés de tout sacrifier, sans discernement, sous prétexte que "Dieu le veut"! Notre Dieu est le Dieu de la vie, et il ne peut se dédire. Il faut vraiment être Bushé à l'émeri pour ne pas comprendre que Dieu ne peut accepter que l'on sacrifie des vies pour le bien suprême. Il y a des limites à ne pas franchir.
Troisième lecture: Exode 14,15 à 15,1
La traversée de la Mer Rouge
Depuis qu'Hollywood en a filmé les chutes du Niagara et les a repassées en marche arrière, on imagine une troupe de milliers d'hébreux fuyant le pharaon... une grandiose superproduction comme savent en faire les américains. La réalité fut sans doute autre. Au cœur de la foi du peuple juif, il y a cette certitude que Dieu n'abandonne pas son peuple et que des choses inespérées peuvent survenir dans l'histoire des hommes, qui s'appelle "libération de l'esclavage".
Mais Dieu a voulu avoir besoin des hommes pour réaliser cette libération, "Va dit-il à Moïse, va, je t'envoie, car j'ai vu la misère de mon peuple, j'ai entendu ses cris sous les coups de fouets. entendu.
Trop d'hommes et de peuples désespèrent que n'arrive une vraie libération, trop d'inégalités se développent au nom d'une économie de rendement ou d'une incapacité à gérer les biens de la terre pour qu'on fasse de ce texte une lecture purement spirituelle et désincarnée. Les rédacteurs de la Bible insistent trop sur le concret de la transformation vécue dans une durée, pour que l'on oublie que l'aujourd'hui de Dieu, l'aujourd'hui du salut se vit dans la condition humaine. C'est là-dessus que nous aurons des comptes à rendre (Matthieu 25).
Pour cela il nous faut encore et toujours croire que le Seigneur nous accompagne, croire qu'il invite à l'espérance et au passage, croire qu'il suscite des hommes au cœur pur, et au regard droit, à l'intérieur même des peuples, comme ce fut le cas pour Moïse. De même que Moïse a été appelé à favoriser le passage du peuple hébreu, du pays de servitude au pays des fils de Dieu, de même nous sommes appelés à devenir des passeurs en humanité pour que chacun puisse entendre l'appel à devenir fils du Père.
Quatrième lecture: Isaïe 54, 5-14
Promesse d'avenir
Avec cette quatrième lecture commence l'écoute des prophètes. Non pas des prophètes de malheur, mais de prophètes de l'espérance et de l'appel. "Ton époux, c'est ton créateur... Tu seras établie sur la justice, délivrée de l'oppression". Ce texte a été écrit à l'époque où les croyants avaient conscience d'être un peuple, un peuple en alliance avec son Dieu. Relire ce texte peut avoir un intérêt historique sur les images employées par les croyants pour parler des relations entre Dieu et son peuple. Relire ce texte nous invite, nous aussi aujourd'hui, à entre dans cette alliance nouvelle que constitue l'Église rassemblée autour du Christ.
Vatican II a beaucoup insisté sur "l'Église peuple de Dieu", Baptisés, rassemblés en cette nuit de Pâques, nous entendons l'acte de foi d'Isaïe. A ceux qui doutent, à ceux qui ont failli, à ceux qui désespèrent de l'amour de Dieu, inlassablement l'Écriture nous rappelle que d'autres, avant nous aussi ont douté, faillé, désespéré. Pour eux, comme pour nous retentit ce cri: "mon amour pour toi ne changera pas; mon alliance de paix ne sera pas ébranlée"
Cinquième lecture: Isaïe 55, 1-11
Mes pensées ne sont pas vos pensées
Encore Isaïe; c'est la finale du second livre. Dans cet extrait, il y a quelque chose de difficile à entendre dans notre monde marchandisé où tout se paie, la nourriture, les biens de consommation, la culture, les découvertes sur le génome, même l'eau qui ne coule plus aux fontaines alpines. On a sans doute oublié les prix exorbitants des eaux de la lyonnaise devenue depuis Vivendi, qui a de nouveau changé de nom pour manque de transparence financière.
Oui! comme il doit être difficile d'entendre, de comprendre la gratuité de Dieu! Si Voltaire affirme que nous avons créé un Dieu à notre image, celle de la gratuité ne ressemble pas beaucoup à nos rapacités humaines. Personne n'est propriétaire des biens de la terre, que ce soit l'eau, le pétrole, la germinativité des plantes, ou la créativité médicale. Aussi éloignés sont les cieux de la terre, aussi éloignées sont les pensées de Dieu de celles des hommes... Mais ce n'est pas une raison pour refuser de s'en rapprocher, à moins que nos intérêts ne divergent trop de ceux du Créateur!
Là-dessus, le Seigneur espère encore de nous, que sa Parole porte du fruit en nos cœurs de pierre. Telle est le sens de l'image de la pluie ou de la neige qui tombe du ciel et ne remonte sans avoir fécondé la terre et l'avoir fait germer... Croyants, nous sommes donc appelés à espérer un sursaut d'humanité au cœur des cultures humaines et des individus, afin que l'on invente des structures de vie en lieu et place des structures de mort qui règnent aujourd'hui.
Sixième lecture Baruch 3,9 à 4,4
Reviens marche à la lumière de Dieu.
Le livre de Baruch est compté parmi les petits prophètes. Il ne fait que 4 chapitres, un record! La Fontaine, dit-on l'avait admiré. Ce livre reflète l'interrogation des juifs du deuxième siècle, écartelés entre la crispation sur ce qu'aient vécu les ancêtres, et l'ouverture à la société nouvelle apportée par l'hellénisme. L'extrait que nous lisons est une méditation sur la Sagesse éternelle, au moment d'un changement de civilisation.
Le rédacteur invite le croyant, planté dans une terre (civilisation) étrangère, à regarder le cœur de la foi: le Dieu des origines a communiqué sa Sagesse aux hommes pour qu'ils cherchent et retrouvent les chemins de Dieu parmi les hommes. Hier comme aujourd'hui, il y a beaucoup à faire pour être signe de l'alliance de Dieu avec les hommes. Mais le prophète ne désespère pas de voit briller la lumière dans le cœur des croyants: "Courage, courage: il te console, celui qui t'a appelé par ton nom!"
Septième lecture: Ézéchiel 36, 16-28
Je vous donnerai un coeur de chair, un Esprit nouveau
Comme tous les croyants de la Bible, Ézéchiel fait une lecture religieuse de l'histoire humaine vécue au quotidien. Pour eux, c'est Dieu qui tire les ficelles de l'histoire. Ainsi il interprète la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor de Babylone comme signe de colère de Yahvé contre le peuple d'Israël complètement dépravé. son peuple. Mais le temps du retour est proche, et là encore, Ézéchiel interprète comme volonté du Seigneur les évènements, dans la mesure où c'est un peuple nouveau qui renaît de l'épreuve, un peuple rassemblé autour de Dieu et qui devient signe de l'amour et de la tendresse de Dieu.
L'Église rassemblée autour du Christ, dans la veillée de Pâques est appelée à devenir peuple fidèle à l'amour de Dieu et du prochain. Et le Seigneur a sans doute encore beaucoup à faire en nous: "je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'enlèverai votre cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Vous serez mon peuple et moi, je serai votre Dieu". C'est sans doute cela, la résurrection commencée dès aujourd'hui en chacun de nous. Nous pouvons lire le chapitre suivant, du livre d'Ézéchiel (ch 37): des ossements desséchés que nous sommes, Dieu peut faire revivre de vrais fils de lumière, qui sortent de leurs tombeaux ou le péché et la mort les ont enfermés.
Epitre: lettre de Paul aux chrétiens de Rome 6,3-11
Jésus, mort au péché, vivant pour nous
Par le baptême, plongés en Christ:
comme lui, nous sommes morts au péché et vivants, "pour Dieu"
Evangile:
Je crois Jésus ressuscité
Selon les années on lit le récit de Luc, Marc ou Matthieu
Marc 16,1-8 année B, 2006
Quelques lignes, et c'est tout. Marc est plutôt discret sur le fait de la résurrection, et cela devrait nous inviter à méditer les quelques phrases qu'il fait dire au messager de service: "N'ayez pas peur! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité: il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre: "Il vous précède en Galilée." Là, vous le verrez, comme il vous l'a dit.
De fait, les habitants de Jérusalem ont pu voir la croix dressée au bord d'un chemin. Mais personne n'a assisté au fait lui-même de la Résurrection, et le Christ vivant de sa vie nouvelle ne s'est montré -d'une manière qui nous échappe- qu'à de rares témoins. Nous croyons donc sur parole. L'apôtre Paul dira que la foi vient de l'écoute de la Parole du Christ. Entendre la parole devient espérance, car la résurrection de Jésus est promesse de notre propre résurrection. Cela passe par le témoignage des premiers chrétiens, qui affirment envers et contre tous, comme Paul : "Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi". Actes des apôtres d'hier, actes des chrétiens d'aujourd'hui, et une même foi: Christ est vivant et me donne de vivre de sa vie.
En attendant, comme les gens de Jérusalem, nous n'avons sous les yeux que la croix: croix de tant de gens sacrifiés à des intérêts économiques ou politiques; croix dressées par la cruauté humaine, croix de nos maladies et des misères de notre vieillesse. Bien sûr, il y a des résurrections, comme le printemps qui revient après la mort hivernale ou la santé retrouvée... Tout ce qui réussit dans nos vies a quelque chose à voir avec la Résurrection; mais cela ne devient pour nous signes et promesses qu'à partir de la foi source d'espérance.
En attendant la réalisation de la promesse, nous avons souvent ce qui ressemble à la traversée du désert. Nous avons le pain de l'eucharistie célébrée ensemble pour nous ressourcer... nous avons à devenir ensemble le corps du Christ ressuscité, tendus dans l'espérance d'une vie renouvelée, corporelle et spirituelle. Nous essayons d'en prendre le chemin, dès aujourd'hui, inspiré par le même Esprit qui a inspiré le Christ Jésus.
Luc 24, 1-11 année C, 2007
Les femmes au tombeau: pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant? Dans les récits de Luc, après la résurrection, la foi n'est pas automatique. Les disciples n'ont pas cru "immédiatement". Par exemple, sur la route d'Emmaüs, il faudra du temps pour relire des passages de la Bible, les mettre en rapport avec leur propre expérience du temps de Jésus sur les routes de Galilée, pour enfin comprendre que j"ésus est bien celui que Dieu envoie pour nous.
Matthieu année A, 2008
Vivre Pâques comme un passage,
tel est l'appel que l'on peut recevoir de ces lectures.
Passages de crevasses, d'impasses, de barrières et de frontières,
vers la lumière , de jour en jour.
Passages aux carrefours vivants, où tant d'hommes cheminent à petits pas,
où tant de mains se serrent, à bout de bras, de jour en jour...
Passages vers l'horizon du temps, vers l'horizon des terres, commencement d'ailleurs...
Marchons vers cet ailleurs déjà si près de nous,
royaume déjà là et toujours à faire,
royaume de justice et de paix, appelé à mûrir, jour après jour,
jusqu'au dernier jour, celui de toujours..
Savoir lire... savoir redonner!
A partir de ces lectures, quelques réflexions peuvent être développées, en particulier sous forme d'échange avec d'autres croyants, par exemple:
o Y a-t-il des circonstances où la lecture de la Parole de l'Écriture prend sens, donne goût, développe le désir de faire grandir la foi?
o Notre monde est saturé d'informations de toutes sortes. Y a-t-il des conditions, des circonstances, des lieux plus propice que d'autres à l'accueil de la Parole de Dieu? En quoi ces lectures viennent éclairer les évènements de notre vie et du monde?
o Parole accueillie, parole redonnée. En quoi et comment ce que nous avons découvert peut-il être communiqué autour de vous?
o Pensez-vous qu'aujourd'hui, les chrétiens ont une responsabilité auprès d'autres chrétiens et auprès des non-chrétiens, pour donner à entendre la Parole reçue? Qu'est-ce qui peut aider dans cette responsabilité?
o Souvent nous trouvons le langage biblique un peu compliqué. Il a été écrit à une autre époque. Comment faire pour lever cette difficulté? Quels moyens pour respecter à la fois les textes originaux et communiquer quelque chose pour les gens que nous rencontrons?
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Aller au cœur de la foi
Troisième partie: Se laisser saisir par le Christ
Après l'écoute..., la réponse.
Entrés dans l'Église, après avoir acclamé le Christ Lumière pour le monde,
les chrétiens ont écouté plusieurs morceaux choisis
parmi les deux mille pages que compte la Bible .
Après avoir pris connaissance du contenu de la foi et de ses implications
dans l'histoire quotidienne d'hier et d'aujourd'hui
voici donc le temps de la réponse proclamée et célébrée.
L'assemblée est tournée vers l'eau du baptême.
Baptisés et futurs baptisés sont invités à exprimer leur foi:
* en Dieu créateur et Père
* en Jésus fils de l'homme et fils de Dieu
qui renoue l'alliance rompue entre l'humanité et son Père
* en L'Esprit-Saint qui continue l'œuvre du Christ au cœur des hommes et dans l'Église
Appelée "profession de foi" cette étape est en forme de dialogue, question et réponse. Les dimanches ordinaires, c'est la proclamation, lue ou chantée d'un résumé appelé "symbole des apôtres" ou "symbole de Nicée". (consulter ces textes)
Nous ne sommes pas seuls,
ni les premiers à faire ce passage en Jésus-Christ.
Une litanie de noms est alors évoquée (invoquée):
ceux d'avant-hier, d'hier et d'aujourd'hui sont nommés,
eux qui ont inscrit dans leur vie l'appartenance à Jésus-Christ
Saints et saintes de Dieu... priez pour nous...
pour nous qui aujourd'hui mettons nos pas dans les pas de Jésus, après vous.
En signe du passage avec Jésus, nous devrions plonger dans l'eau du Jourdain,
quitter la rive ancienne de notre vie loin du Christ,
passer sur l'autre rive, transfigurés dans une vie renouvelée.
De ce geste, il nous reste aujourd'hui l'eau
que le prêtre fait couler sur le front des baptisés,
et l'aspersion par l'eau du baptême.
En même temps, nous traçons sur notre corps le signe de Jésus,
car désormais, nous vivons au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Nous pouvons alors passer à la quatrième étape.
Nous pouvons encore prolonger la réflexion sur cette troisième étape.
Mon nom de baptême, ou prénom:
qui est-il celui-là, parmi la foule immense des amis de Dieu?
quel prénom ou exemple ai-je envie de donner à mon enfant?
Vais-je lui parler, l'aider à découvrir ce que je crois?
Ma responsabilité de baptisé:
suivre le Christ, bien sûr, mais encore?
* participer avec d'autres à l'élaboration d'une vie qui soit une vraie vie
* continuer à entendre et comprendre le message de l'Évangile, le transmettre autour de moi.
* Prendre le temps d'exprimer l'amitié qui me lie à Jésus et aux autres
par la prière personnelle et avec d'autres, par la communion.
Un acte de foi... c'est un acte de confiance.
Dans ma vie, je ne sais pas toujours où je vais,
mais je sais que c'est conduit par l'Esprit de Jésus
que je cherche le chemin vers le Père, au milieu de hommes, mes frères,
même si parfois, ce sont des frères ennemis.
Croyant et pratiquant:
Il m'arrive parfois d'entendre un anonyme dire: moi je suis croyant mais non pratiquant...
et chaque fois me revient à l'esprit la parole d'un saint, anonyme lui aussi, qui disait...
"moi je suis pratiquant parce que je ne suis pas assez croyant !"
Croyants et différents.
Tous les baptisés ne sont pas taillés sur le même modèle, et certains le regrettent...
L'assemblée des croyants est constituées de visages multiples.
C'est une richesse quant on arrive à se parler et s'exprimer, entendre la différence.
C'est un handicap quand la division l'emporte sur le désir de s'entendre, de se comprendre.
As-tu cherché le dialogue avec des chrétiens, différents de toi?
Croyant et témoin
A quoi sert un témoin qui garde le silence?
Depuis le temps des apôtres, des témoins ont transmis leur héritage.
Paul écrivait: "Frères, je vous rappelle l'Évangile que je vous ai annoncé,
que vous avez reçu, auquel vous restez attachés...
Je vous ai transmis ce que j'avais moi-même reçu... " (lettre aux chrétiens de Corinthe, ch.15)
Les évêques de France insistent beaucoup sur "proposer la foi" (document de 1996)
En février 2003, ils écrivent: "comment notre monde pourrait-il découvrir le Christ sans que chacun ne l'annonce et le lui fasse découvrir?" C'est à toi qu'est posée aujourd'hui cette question: "comment fais-tu pour donner autour de toi le désir d'aller à la rencontre de Jésus, le Christ?"
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Les symboles de la foi
Quand les chrétiens disent "Je crois",
en latin : "credo"
1. Le premier cri des chrétiens:
Jésus a été condamné et mis à mort.
Dieu l'a ressuscité
Nous en sommes témoins
C'est en lui que se trouve le salut des hommes: convertissez-vous.
En quatre phrases se trouve résumée
la première proclamation des apôtres,
telle que Luc la rapporte dans le livre
des Actes des apôtres, ch. 2, 3 et 4.
2. Les chrétiens récitent un symbole ! ! !
(le symbole des apôtres, ou celui de Nicée-Constantinople)
Symbole ! En son sens premier, le mot symbole désigne un signe de reconnaissance, un signe d'identification. Aux origines le symbole, c'était un morceau d'un objet partagé entre deux personnes, qui servirait entre elles de signe de reconnaissance.
C'est en ce sens qu'il faut entendre l'expression "symbole des apôtres": le porter sur soi, au fond du cœur et sur les lèvres, c'est porter le signe qui permettre aux croyants de se reconnaître les uns les autres. Ceci était d'autant plus important qu'il existait beaucoup de divisions, de refus de telle ou telle affirmation de foi, ce qu'on appelle les hérésies. Refuser ou modifier le symbole, c'était refuser la reconnaissance réciproque.
L'Église catholique aujourd'hui a retenu officiellement plusieurs symboles, les plus connu étant : le symbole des apôtres, le plus ancien. Constitué dès le 2ème siècle, il reçoit sa forme définitive au 6° siècle. Le second est Le symbole de Nicée-Constantinople. Il a été rédigé lors du concile de Nicée (325) et complété à Constantinople en 381, puis en 451 à Chalcédoine. C'est le texte proclamé dans la messe en latin. La liturgie d'aujourd'hui en français laisse le choix entre l'une ou l'autre formulation.
Lors de la veillée de Pâques, c'est une forme dialoguée qui est retenue.
Symbole des apôtres
Je crois en Dieu,
le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié, est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d'où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint,
à la sainte Église catholique,
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle. Amen.
Symbole de Nicée Constantinople
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père; et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour:; conformément aux Écritures, et il monta au ciel; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils; avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.
Profession de foi dialoguée, lors de la veillée de Pâques:
Croyez-vous en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ?
Je crois.
Croyez-vous en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui est né de la Vierge Marie, a souffert la passion, a été enseveli, est ressuscité d'entre les morts, et qui est assis à la droite du Père ?
Je crois.
Croyez-vous en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection de la chair, et à la Vie éternelle ? Je crois.
Que Dieu tout-puissant, Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a fait renaître par l'eau et l'Esprit Saint, et qui nous a accordé le pardon de tout péché, nous garde encore par sa grâce dans le Christ Jésus notre Seigneur pour la vie éternelle. -Amen.
Il existe des symbole de reconnaissance des chrétiens entre eux sous forme de graphisme: ainsi le poisson et les premières lettres du nom du Christ, lettres grecques, entrelacées, ou encore, la première et dernière lettre de l'alphabet grec
Aller au cœur de la foi
Quatrième étape : Devenir corps du Christ
Comme l'eau se mêle au vin,
puissions-nous être unis à la divinité
de celui a pris notre humanité: Jésus fils de Dieu fait homme.
Voici l'étape décisive, celle qui se renouvellera chaque dimanche,
mais aussi dans la vie quotidienne:
que nous vivions en mémoire du Seigneur Jésus, passé de la mort à la vie.
Au cœur de la foi se trouve l'affirmation de foi:
" Jésus-Christ est mort, Dieu l'a ressuscité, nous sommes ses témoins".
Que l'Esprit-Saint fasse de nous un seul corps, un seul esprit dans le Christ.
Offrir le pain et le vin de nos vies,
rendre grâce à Dieu Père
rappeler la vie, la mort et la résurrection du Christ
c'est-à-dire faire mémoire du Seigneur.
Recevoir le corps du Christ sous le geste de la communion
après avoir redit la prière commune des baptisés: Notre Père...
En même temps que les paroles, des gestes viennent signifier ce que nous disons et croyons: nous sommes reliés les uns aux autres et avec le Christ, au souffle de son Esprit. L'assemblée s'est tournée vers la table où le Seigneur nous invite. Nous avons apporté le pain et le vin, fruit de la terre et du travail des hommes
En mémoire du Seigneur qui nous a rompu le pain,
En mémoire du Seigneur, nous serons le pain rompu.
En mémoire du Seigneur qui a fait de nous son corps,
En mémoire du Seigneur, nous serons son corps livré.
1. Offrir le pain et le vin
2. Par Lui, avec Lui et en Lui
à toi Père, tout honneur et toute gloire
3. Devenir une seule famille et dire:
Notre Père, (lire la prière)
4. communier,
devenir ensemble communion
L'eucharistie aux origines de l'Eglise
L'apôtre Paul écrit aux Corinthiens: "Voici ce que moi j'ai reçu du Seigneur, et ce que je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâce, il le rompit et dit: « Ceci est mon corps, qui est pour vous, faites cela en mémoire de moi. » Il fit de même pour la coupe, après le repas, en disant: « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang; faites cela, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. » Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne".
C'est le temps de l'action de grâce, du merci à Dieu,
qui nous aime et veut qu'aucun de ses enfants soit séparé de lui.
Luc écrit dans le livre des Actes des apôtres: 2,42
Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain (eucharistie) et aux prières... Ils partageaient selon les besoins de chacun. La foule de ceux qui étaient devenus croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme et nul ne considérait comme sa propriété l'un quelconque de ses biens; au contraire, ils mettaient tout en commun
La prière commune des baptisés:
Notre Père qui es aux cieux
Que ton nom soit sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensé
Et ne nous soumets pas à la tentation
Mais délivre-nous du mal...
Chaque jour que tu vis...
Au commentateur sportif qui dirait "maintenant la messe est dite!",
j'ai envie de lui répondre: mais non, la troisième mi-temps commence:
Allez porter au monde entier la paix de Dieu.
C'est ce qu'on appelle "l'envoi".
Cette cinquième étape n'est pas écrite dans les livres;
c'est à toi, c'est à moi de l'écrire, jour après jour
dans les gestes de la vie quotidienne,
dans l'élaboration et la participation avec d'autres
pour une vie plus fraternelle...
y'à du boulot! je ne te le fais pas dire!
Raison de plus pour commencer tout de suite.
Quelques questions méritent d'être posées pour s'expliquer sur l'importance, pour les baptisés, de se rassembler autour de la table du Seigneur, à Pâque, mais aussi un peu plus souvent. Ce sera pour une autre page.