Où est ton coeur ?

Premier dimanche de carême

  

 


Deutéronome 26, 4-10 ; Romains 10, 8-13 ; Luc 4, 1-13

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Aucun des disciples de Jésus n’était avec lui au tout début, au temps du désert. Pourtant trois évangiles signalent ce temps au désert, au moment où Jésus commence sa vie de prédicateur itinérant. On pourra parler de reconstitution, mais on peut aussi parler de mise en perspective de toute une vie. La vie du Christ d’abord, celle des hommes qui marchent à sa suite également.

 

Le chiffre 40 donne à penser à d’autres expériences rapportées dans la bible où des prophètes, où le peuple hébreu, sont invités à découvrir, revoir ou vérifier la qualité de leurs liens avec Dieu. Il faut du temps, du recul pour mesurer le sens que l’on donne à sa propre vie, vérifier sur quoi elle est fondée, avec qui et dans quelle perspective. L’actuelle accélération du temps vécu, le sentiment d’une course perpétuelle dans l’existence devrait amener chacun à s’arrêter :STOP !    Qu’est-ce que je fais, qui suis-je, que fais-je, pourquoi erre-je, demanderait un philosophe humoriste.

 

Le temps du carême est devenu un temps tellement religieux, avec ses règles, contraintes et sacrifices qu’on en oublierait la nécessité première de s’arrêter, de réviser sa vie…. Ne dit-on pas ‘ma voiture a besoin d’une révision’… alors pourquoi pas moi-même ?

 

L’environnement littéraire dans lequel Luc a présenté le temps de Jésus désert, peut nous cacher l’essentiel. Les questions auxquelles Jésus est affronté, comme tout disciple du Christ, sont existentielles : que fais-je de ma vie ? Que deviennent les promesses du baptême?

 

Le balancement entre les trois questions rassemblées dans l‘évangile et les trois réponses de Jésus ne reflètent pas seulement un instant unique de l’existence où l’on doit choisir, mais l’attitude de toute une vie, l’orientation que l’on donne au quotidien. Il n’est pas ici question de nier le besoin de pain, le rôle de la puissance ou de la gloire, le goût du risque ou de la provocation, il est question de mettre de l’ordre dans toute une vie.

 

Là où je suis, quel est le regard de Dieu. Là où je suis, comment puis-je garder la finalité première qui est le lien avec le Père ? Tout ce que je vis, tout ce que je fais… c’est en l’honneur de celui qui est source de la vie, et au bénéfice des frères : pour la gloire de Dieu et le salut du monde est-il dit à haute voix dans la nouvelle liturgie d’offrande.

 

Que ces quarante jours qui nous séparent de Pâques soient l’occasion de resserrer les liens du baptême, par lesquels nous sommes unis à Dieu, occasion aussi d’organiser notre existence pour que tous aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Quarante jours pour prendre du temps, prendre le temps d’ouvrir notre chemin vers Dieu et vers nos frères… Cet épisode au désert n’est que le début de l’évangile ; lisons aussi la suite de l’évangile pour découvrir le chemin de Jésus et le prendre à sa suite.

 

 

Prenons la main, que Dieu nous tend.

Voici le temps,

Le temps où Dieu fait grâce à notre terre.

Jésus est mort un jour du temps.

Voici temps,

Le temps de rendre grâce à notre Père

L'unique Esprit bénit ce temps.

Prenons le temps

Le temps de vivre en grâce avec nos frères.